JPS Granulats : « Avec LiantStocker, nous ouvrons un nouveau chemin »

Frédéric Gluzicki
07/01/2025

Une fois de plus, JPS Granulats fait avancer la décarbonation du secteur de la construction. Ceci, à travers son nouveau projet baptisé LiantStocker.

A travers le projet pilote “LiantStocker”, JPS Granulats va lancer un projet pilote pour la production d’un ciment sans clinker. [©JPS Granulats]
A travers “LiantStocker”, JPS Granulats va lancer un projet pilote pour la production d’un ciment sans clinker. [©JPS Granulats]

LiantStocker : tel est le nom du nouveau projet industriel initié par le Bourguignon JPS Granulats, en partenariat avec sa filiale Calexy. L’objectif est en très simple, puisqu’il vise à réduire l’empreinte carbone de l’industrie du ciment, en formulant des nouveaux types de liants composites à moindre impact CO2. Pour ce faire, JPS Granulats travaille en étroite collaboration avec Ayoub Aziz, enseignant-chercheur à l’Institut scientifique de l’université Mohammed V de Rabat, au Maroc, qui en a défini le cahier des charges. Troisième associé du projet, le laboratoire de recherche Sika Technology, basé à Zurich, en Suisse. Une collaboration tripartie internationale !

Le futur ciment alternatif est basé sur un laitier de recyclage issu d’une fonderie locale. « Cette matière première présente les mêmes caractéristiques physico-chimiques qu’un laitier de hauts fourneaux », souligne Olivier Stocker, président de JPS Granulats. Et de poursuivre : « L’avantage est de profiter d’une production locale, qui s’inscrit pleinement dans l’économie circulaire ».

Une concentration de CO2 proche de 90 %

A travers le projet pilote “LiantStocker”, JPS Granulats va lancer un projet pilote pour la production d’un ciment sans clinker. [©JPS Granulats]
Olivier Stocker, président de JPS Granulats. [©ACPresse]

Cœur du projet, même si ne constituant qu’environ 15 % du volume, le béton recyclé. Celui-ci provient des retours de bétons frais des centrales à béton du groupe. Ce matériau très sain sera tout d’abord broyé avant d’être micronisé (granulométrie de l’ordre de 0/300 µm). Ceci, avant son passage dans une unité de carbonatation forcée. « Notre technologie permettra ainsi de capter et de minéraliser du CO2 dans le béton micronisé. »

Mais d’où viendra ce CO2 ? Très simple : du dernier constituant du procédé. A savoir, de l’oxyde de calcium (CaO), obtenu par calcination de calcaire à une température de l’ordre de 1 000 °C, dans un four électrique, « pour réduire ainsi notre dépendance aux énergies fossiles. Surtout, le CO2 généré sera récupéré à 100 % et utilisé dans le réacteur comme matière première pour carbonater le béton recyclé micronisé, confirme Olivier Stocker. Nous créons ainsi un cercle vertueux pour le CO2 dans la fabrication du ciment. »

C’est Sika Technology qui a la charge d’optimiser cette étape centrale du projet. A l’intérieur du réacteur, la concentration en CO2 sera presque à saturation, proche des 90 % ! « Notre objectif est de réintégrer 2 % par tonne, ce qui est un niveau réaliste. Mais il n’est pas exclu qu’on puisse aller au-delà », anticipe Olivier Stocker. A haute efficacité, le réacteur sera capable de traiter 1,5 t/h de matière micronisée.

Attendu pour le printemps 2025

L’oxyde de calcium entre à hauteur de 5 % dans la composition de ce futur liant sans clinker. Un activateur de prise complète la liste des constituants. « Il s’agit d’un produit industriel du marché, mais nous cherchons à le produire en interne pour maîtriser le process dans son ensemble. »

L’usine pilote sera implantée sur le site JPS Granulats de Villers-la-Faye (21). Là, d’autres initiatives pour réduire l’empreinte carbone du ciment sont déjà en place depuis plus de dix ans. « Nous y valorisons des matériaux cimentaires de substitution et avons même créé, en 2014, la cimenterie 2170, première en France certifiée CE NF pour la production de ciments par mélange. »

Le lancement de l’installation “LiantStocker” est attendu pour le printemps 2025. JPS Granulats supervisera chaque étape, de la conception à l’assemblage, pour garantir une transition en douceur vers une exploitation complète. Si l’essai est concluant, ce modèle pourrait être reproduit à plus grande échelle, offrant une solution concrète pour une industrie du ciment plus respectueuse de l’environnement. « Nous voulons ouvrir un nouveau chemin », conclut Olivier Stocker.

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