Depuis 12 ans maintenant, Julien Beaucourt travaille pour les artistes et le milieu créatif dans la réalisation de leur projets artistiques. Aujourd’hui spécialisé dans la sculpture en béton, il entend bien se faire sa propre place comme artiste à part entière.
Au lycée, Julien Beaucourt choisit la voie qui le mène au tournage-fraisage, puis au soudage. Il prend ensuite un virage avec l’Ecole des arts de Clermont-Ferrand. Son diplôme obtenu, il part en Australie qu’il entrevoit comme un eldorado. Il devient soudeur pour des architectes et des artistes. Et collabore même à un projet de rivière artificielle en béton signée de l’artiste australien Dave Machen. Puis, il revient en France, animé par l’envie de faire, d’expérimenter, de fabriquer… Il devient l’assistant de l’artiste allemand Anselm Kiefer. Il travaille pour le sculpteur français Xavier Veilhan… « J’ai eu la chance d’avoir collaboré avec des personnalités comme Anselm Kiefer ou Tatiana Trouvé. J’ai participé à la réalisation d’œuvres importantes comme la Monumenta au Grand Palais en 2016 avec Huang Yong Pin ou la sculpture des arbres en béton de la gare de Nantes avec la société AAB pour l’architecte Rudy Ricciotti, en 2019. »
Un cheminement personnel
L’aspect technique prime, mais Julien Beaucourt, 36 ans, est très à l’écoute du vocabulaire artistique des créateurs qu’il croise. « Cela fait 12 ans que je me dévoue pour les artistes et le milieu créatif dans la “fabrication” de leurs œuvres d’art, performances diverses, expérimentations… Mes lignes de conduite : faire de l’art et l’art de faire. » Après ces années dans l’art contemporain, le jeune homme craignait de perdre son identité. Il a alors l’opportunité de sculpter des façades en béton au Puy-du-Fou. Et découvre le béton projeté, une approche totalement différente de la sculpture coffrée et éditée. Julien Beaucourt travaille alors la matière comme un alchimiste.
« Je trouve du plaisir dans le travail de la sculpture en béton. Cela a été une grande rencontre pour moi. Je façonne cette matière comme de l’argile. J’aime obtenir des effets de texture, la teinter dans la masse, la vernir, la résiner, la lasurer… » A la question de savoir s’il se considère comme un artiste ou un artisan, il répond sobrement :« Les deux, mon capitaine ! » Et de conclure:« J’ai beaucoup trop d’idées en tête pour me résumer à n’exécuter que celles des autres. Je cherche désormais des terrains de jeu où je puisse les exprimer ». A bon entendeur…
Muriel Carbonnet