Les métiers de la façade cumulent deux contraintes principales : le travail en hauteur et les variations météorologiques. Exemple concret avec l’entreprise franc-comtoise Façades Bisontines.
Façades Bisontines est spécialisée dans les travaux de revêtements de façades. Ces experts du ravalement proposent une multiplicité de prestations : enduits sous toutes leurs déclinaisons, isolation thermique par l’extérieur, ravalement traditionnel, nettoyage de façades et service de location d’échafaudages. L’entreprise est présente sur les communes du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort. Elle travaille plus globalement sur les départements de Franche-Comté et emploie 30 personnes.
Dejan Barisic crée l’entreprise en 2008. Agé de seulement 24 ans, il s’appuie alors sur la l’expérience de son père, qui a quitté son pays d’origine, l’ancienne Yougoslavie, pays en guerre, pour s’installer dans les années 1990 à proximité de Besançon. Dans cette région d’histoire et de patrimoine, les architectures traditionnelles sont nombreuses, et le travail ne manque pas en restauration. Ce dernier représente 60 % des chantiers traités. L’entreprise a aussi mis en place une activité de location d’échafaudages. Il lui arrive parfois, en cas de besoins spécifiques, de louer dumatériel à ses fournisseurs-fabricants, comme Comabi, Layher ou Altrad.
Gérard Guérit
Façades Bisontinesutilise en priorité des échafaudages de pied. Elle loue des nacelles à ciseaux ou montées sur camion, pour des cas de figure spécifiques : interventions de courte durée, impossibilité technique ou refus de la mairie de mettre en œuvre un échafaudage de pied. Les ravaleurs, les enduiseurs, ainsi que les corps de métier intervenant en façades n’ont pas toujours le réflexe du port du casque. La direction de Façades Bisontines se bat pour que les EPI, et pas seulement le casque, soient utilisés en fonction des contraintes de chaque chantier. Chaque année, le personnel de chantier reçoit une dotation d’EPI comprenant casque et harnais. Ces derniers étant surtout utilisés pour le montage des échafaudages classiques, ceux qui ne sont pas dotés de garde-corps de montage en sécurité.Il faut ajouter les protections auditives et les masques anti-poussières. Ces deux derniers points sont particulièrement importants pour les enduiseurs, qui travaillent la plupart du temps avec des machines à projeter, bruyantes et émettrices de poussières. Le personnel affecté à ces travaux utilise des casques ou des bouchons d’oreille. Pour se protéger des poussières, ils retiennent au choix des masques papier, légers, mais qui doivent être remplacés plusieurs fois par jour, ou des masques plus lourds et équipés de filtres plus durables. La Franche-Comté est une région au climat continental, avec des étés qui peuvent être très chauds et des hivers froids, sans oublier des variations de température parfois très importantes dans une même journée. En périodes de fortes chaleurs, autant pour limiter la fatigue du personnel du chantier que pour empêcher les enduits de “tirer” trop rapidement,Façades Bisontinesadopte la journée continue. En hiver, afin d’être en mesure de maintenir une activité suffisante, Dejan Barisic a développé une activité bardage et isolation par l’extérieur, qui permet de maintenir les chantiers en activité, lorsque l’application des enduits et des peintures devient impossible du fait du risque de gel nocturne. L’activité de location d’échafaudages est aussi un moyen de maintenir l’activité pendant les mois de l’année les plus “creux” pour les travaux extérieurs. Malgré les formations, les sensibilisations et les bonnes intentions, il faut ensuite trouver des méthodes, qui permettent de maintenir la pression et l’enthousiasme, dans le cadre de contraintes techniques, humaines et de planning, qui peuvent vite faire oublier les bonnes résolutions. Par exemple, définir vis-à-vis du port des EPI, et dans le cadre de chaque chantier, ce qu’il est réaliste d’imposer, dans une démarche de pragmatisme et de maintien de la sécurité,ou encore prendre en chargeles nouveaux arrivants, en passant assez de temps pour les sensibiliser durablement à la prévention et à la sécurité,assurer des formations régulières aux équipes dédiées à la préparation des chantiers et au montage des échafaudages,prévoir des “piqûres de rappel”… Les échafaudages de pied au centre de la prévention
Pour chaquechantier, l’entreprise dispose d’un stock suffisant, même au niveau des accessoires : éléments courants, éléments de départ, cadres et diagonales, lisses et garde-corps, poutres et passages, ancrages… L’ensemble du personnel est titulaire du CQP “Montage d’échafaudage”. Le matériel est suivi en permanence et les éléments défectueux remplacés dès que nécessaire. Dejan Barisic précise que « Les monteurs maîtrisent parfaitementles techniques de manutention de matériel, tant au niveau physique que vis-à -vis de la sécurité.Cette démarche impose au personnel de chantier de rester en veille, permet de plus un suivi du matériel dans le temps, mais aussi le rachat en temps utile d’éléments devenus défectueux, voire dangereux ».
Façades Bisontines est aussi adepte de formations “Echafaudages” régulières, qui évitent de tomber dans les travers de la routine, ainsi que des formations “Secouriste”. « Chaque matin, l’ensemble du personnel est présent au bureau avant de partir sur les chantiers. C’est l’occasion de rappeler certaines règles fondamentales. » Les EPI aussi…
Les travaux d’enduits nécessitent une parfaite continuité d’aspect d’un niveau à l’autre, ce qui pousse parfois les entreprises à éloigner l’échafaudage de la façade, afin d’éviter les raccords visibles entre niveaux. Cet éloignement et le vide ainsi créé entre le mur et le plateau d’échafaudage représente un risque de chute pour le personnel. Dejan Barisic maintient ses échafaudages proches des façades à traiter, car il a mis au point une solution simple, en marquant un arrêt net à chaque niveau dans l’enduit frais, la reprise réalisée ensuite restant invisible.S’adapter aux conditions climatiques
Dejan Barisic prend aussi soin du personnel quant à son hygiène de vie. « Lorsque le chantier n’est pas équipé de cantonnements, explique Dejan Barisic, nous louons bungalows, toilettes, vestiaires… Nous prenons financièrement en charge la restauration, c'est-à-dire que le personnel déjeune systématiquement au restaurant. Nous sommes ainsi certains qu’ils prennent des repas normaux et chauds, un point important pour se maintenir en bonne forme, surtout en périodes hivernales. C’est un point apprécié de notre personnel, cette réputation nous aide parfois pour embaucher de nouveaux compagnons. »Maintenir la pression dans la durée
Ce travail de sensibilisation se poursuit au niveau du traitement des déchets de chantier. Un chantier de ravalement, c’est un échafaudage sérieux, mais aussi un environnement propre. Façades Bisontinespratique le tri sélectif, tous les déchets étant traités par une entreprise spécialisée.
Le personnel de chantier est sensibilisé au risque routier. L’étendue géographique de l’entreprise amène les compagnons à faire plus de 200 000 km/an cumulés. Une information classique est dispensée à l’ensemble des personnes se déplaçant régulièrement, tous les véhicules étant équipés de pneus hiver ou quatre saisons.