Lara Favaretto : Le béton comme message

Rédaction
27/11/2018
Modifié le 06/04/2020 à 15:42

Dans son atelier de Turin (Italie), la plasticienne Lara Favaretto travaille depuis 2010 le béton sous forme de cubes qu’elle maltraite, malmène et transforme à coups de pied, de poussées pour en révéler à la fois le côté fragile et solide.

Lara Favaretto, 41 ans, utilise souvent des matériaux post-industriels trouvés au hasard de ses errances qu’elle recycle en installations et sculptures. Son œuvre s’articule autour de l’éphémère et de l’absurde, de l’obsolescence et de la désintégration. Modifiés et sortis de leur contexte, ces éléments recyclés deviennent des œuvres d’art à part entière dans lesquelles les matériaux industriels répondent à une poétique du geste, donnant naissance à une expérience d’échanges entre matière brute et installations.

Dès 2010, Lara Favaretto a découvert un nouveau média plus pérenne, plus solide, plus dense, au moins de prime abord : le béton. Elle l’a expérimenté et continue depuis à explorer son potentiel. L’artiste personnalise le béton avec des coups de pied furtifs, des coups de poing ou des poussées qui creusent les blocs encore frais. En opposition avec le côté éphémère de l’acte et du séchage, le temps qui passe fige l’action dans les blocs qui durcissent progressivement.

C’est cette ambivalence qui séduit Lara Favaretto : l’aspect définitif et solide qui contraste avec l’évanescence de son geste fortuit ou calculé : l’artiste ne sait pas comment la matière va réagir, va sécher. Ici, une excavation, là une coulée, un sillon… Le cube de béton prend vie.