L’Octo-cérébrum de Floriane Lisowski à Marseille

Actualités
Muriel Carbonnet
15/03/2024
Modifié le 09/04/2024 à 12:39

Depuis 4 ans maintenant, le Musée subaquatique de Marseille est “L’espace sous-marin” dédié à l’art, à la biodiversité marine et à la protection de l’environnement. Une 11e œuvre va venir compléter sa collection sous-marine.

Projet en cours de réalisation de la sculpture Octo-cérébrum de Floriane Lisowski, qui va rejoindre le MSM en juin prochain [©@Guillaume Ruoppolo]
Projet en cours de réalisation de la sculpture Octo-cérébrum de Floriane Lisowski, qui va rejoindre le MSM en juin prochain. [©@Guillaume Ruoppolo]

Béton[s] le Magazine suit avec ferveur, depuis 4 ans maintenant, la destinée du Musée subaquatique de Marseille (MSM). Nous avions été les premiers à annoncer sa création et son lancement. Et c’est encore en exclusivité qu’Antony Lacanaud, le fondateur du MSM, nous dévoile la venue d’une 11e sculpture. Ce sera l’Octo-cérébrum de Floriane Lisowski. Elle rejoindra en juin prochain, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, les 10 sculptures en ciment marin peuplant déjà la galerie sous-marine Albert Falco – Anse des Catalans, à 100 m de la plage et quelque 5 m de profondeur, à Marseille. Formant ainsi le premier récif artificiel d’art de France et le premier d’Europe multi-artistes. En replaçant l’art et l’humain au cœur de cette immensité, le Musée subaquatique de Marseille propose d’éveiller les consciences, en y mêlant nos cinq sens.

Une 11e œuvre au Musée subaquatique de Marseille

C’est donc au tour de l’œuvre de Floriane Lisowski d’accompagner celles de Michel Audiard, de Christophe Charbonnel, de Benoît de Souza, de Bruno Catalan, de Davide Galbiati, d’Evelyne Galinski, d’Herrel, de Mathias Souverbie, de Thierry Trives et de Daniel Zanca. Mais pour le moment, l’Octo-cérébrum, le petit nom de la sculpture, est en cours de réalisation. Ce sera par impression 3D béton. Et c’est Vicat qui s’y colle, partenaire historique du Musée subaquatique de Marseille. « Déjà partenaire du MSM, engagé dans la transition écologique et la réduction de son empreinte carbone, Vicat avait à cœur d’accompagner la très talentueuse Floriane Lisowski dans ce magnifique projet artistique et environnemental en milieu marin. Riche de valeurs et de sens, parrainé par un grand nom de l’architecture et éminent défenseur du béton, Rudy Ricciotti. L’octo-cerebrum incite à sortir de sa zone de confort pour aller plus vite et plus loin. Il est un symbole d’hybridation, tout comme Carat et Lithosys qui le composent », indique Didier Petetin, directeur général délégué du groupe Vicat. Il y aura donc un Octo-cérébrum de 6 t immergé. Grâce à son pH neutre et à sa structure, le béton à base de ciment bas carbone de Vicat permettra aux substrats de se développer, favorisant la colonisation de la sculpture par les animaux marins et la pérennité de l’éco-système local.

L’œuvre hybride de Floriane Lisowski

Floriane Lisowski est une artiste engagée et éco-consciente. Elle travaille sur la renaissance, la diversité, l’inclusion et la féminité. En abordant la préservation de la nature, des océans et des forêts, elle soulève des questions cruciales sur notre propre avenir, dans un monde fortement impacté par l’activité humaine. Ses recherches guident sa réflexion et nourrissent un processus artistique à la signature unique : l’hybridation. Sa réflexion cadrait parfaitement avec la démarche du Musée subaquatique de Marseille. Elle propose donc une pieuvre mi-animale, mi-humaine. « Les pieuvres ont trois cœurs, huit tentacules, neuf cerveaux et le sang bleu. Elles sentent et goûtent. Curieuses, elles analysent leur environnement à l’aide de leurs huit tentacules capables de repousser en cas d’amputation. D’après une nouvelle étude dirigée par le Max Delbruck Center de Berlin, cette intelligence pourrait être due à leur cerveau, similaire à celui des humains. Les pieuvres et les hommes auraient un ancêtre commun qui vivait il y a 518 millions d’années. D’où l’hybridation que j’ai imaginée. » Le socle, les ventouses des tentacules (10 cm de large) et le cerveau seront donc impartis aux substrats pour faciliter l’habitat marin : « C’était important pour moi d’avoir cette démarche ». Antony Lacanaud la met alors en relation avec Didier Petetin : « Nous parlons le même langage avec Didier. Il m’a tout de suite comprise. C’est un vrai bonheur ! » Mais la sculptrice ne s’arrête pas là.

Sous le parrainage de Rudy Ricciotti

« Le socle de ma pieuvre hybride ressemble à la dentelle du Mucem de Marseille, signé du célèbre architecte marseillais Rudy Ricciotti. Je me suis dit : “Et si je le contactais pour parrainer ma sculpture ?” » Ce dernier a toute de suite répondu par la positive : « Je soutiens votre proposition d’immerger un artefact sous la mer si celui-ci favorise le développement de l’éco-système marin, notamment par la protection de la biosphère sous-marine de notre littoral ». Et cerise sur le gâteau : cette sculpture a reçu le patronage de la Commission nationale française pour l’Unesco. Toute l’équipe du Musée subaquatique de Marseille vous attend nombreux pour l’immersion les 7 et 8 juin prochains, à Marseille.

Muriel Carbonnet

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