L’Anah annonce près de 60 000 dossiers déposés pour MaPrimeRénov’ et une petite évolution de l’aide. D’une part, avec un nouveau budget et d’autre part, pour lutter contre les fraudes.
Depuis son lancement en janvier 2020, et malgré la crise actuelle, MaPrimeRénov’ connaît un bon début. L’Anah, organisme en charge de piloter l’aide de financement de travaux de rénovation énergétique, a annoncé avoir enregistré 60 000 dossiers déposés. Dont 45 000 ont été instruits depuis le début du mois d’avril. Pour le moment, la demande concerne en grande partie les ménages très modestes, qui souhaitent changer de chauffage ou isoler leur maison. Et ce, pour gagner en confort et réduire leur facture d’énergie. Afin de répondre à cette mobilisation autour de MaPrimeRénov’, le gouvernement a voulu revaloriser le budget de l’aide par l’intermédiaire du projet de loi de finances rectificatif. Ainsi, le 2 juillet dernier, 100 M€ ont été alloués à la prime pour l’année 2020. Pour l’Anah, cela permettra de soutenir environ 20 000 ménages modestes et très modestes supplémentaires.
La mise en place des aides de façon générale vient aussi avec son lot de dérives… Le démarchage abusif, les fraudes à l’aide ou encore les malfaçons polluent les initiatives de travaux de rénovation énergétique et leur efficacité. Le gouvernement a déjà mis en place des actions de la lutte contre la fraude [Lire notre article à ce sujet].
Lutter contre la fraude à la rénovation énergétique
L’Anah arrive aussi à ce constat, et observe une recrudescence des pratiques commerciales agressives et un début de dérive inflationniste… Et particulièrement dans le cadre d’isolation thermique par l’extérieur. Ainsi, dès le 15 juillet, le forfait de MaPrimeRénov’ évolue sur cette typologie de travaux. Cette nouvelle disposition, non-rétroactive, prévoit un forfait de 60 €/m2 pour les ménages modestes et 75 €/m2 pour les ménages très modestes. De plus, la surface des murs isolés éligibles à l’aide sera limitée à 100 m2.
La question de la rénovation énergétique semble de plus en plus intéresser le public. Notamment suite au confinement, où la notion de confort était plus que palpable. Ou encore avec les propositions de la Convention citoyenne pour le climat, qui démontrent la nécessité de changer les choses… Si dans la presse et dans les allocutions des différents ministres, la thématique de la rénovation énergétique prend de la place, cette mise en lumière va-t-elle réellement impacter la profession ? Un secteur qui attend désespérément un grand réveil de la rénovation. Surtout, pour garder la tête hors de l’eau durant cette crise économique que l’on annonce rude…