Marché de la centrale à béton : Une année 2023 plutôt réussie

Rédaction
12/12/2023
Modifié le 26/03/2024 à 17:05

Selon les industriels de la centrale à béton présents en France, l’année 2023 a tenu ses promesses, en termes d’activité. Quant à 2024, la tendance est plus mitigée.

Article paru dans le hors-série 27 de Béton[s] le Magazine, dédié à la centrale à béton.

Centrale à béton Eqiom de Pantin (93), installée sur les bords du canal de l’Ourcq et construite par EMCI.
[©ACPresse]
Centrale à béton Eqiom de Pantin (93), installée sur les bords du canal de l’Ourcq et construite par EMCI. [©ACPresse]

La France compte près de 3 000 centrales à béton en service, réparties entre les activités de BPE, de préfabrication et de production foraine sur chantier. Un peu plus en détail, le secteur du béton prêt à l’emploi confirme la présence de 1 850 unités exploitées par quelque 225 sociétés indépendantes, pour une production annuelle moyenne de l’ordre 39,5 Mm3. Un tiers des centrales à béton appartient à des groupes dits “nationaux”. A savoir : Cemex, Colas, Eqiom, Lafarge, Point.P, Unibéton et Vicat. En descendant au niveau régional, une petite cinquantaine d’acteurs possédant quatre centrales à béton et plus peuvent être identifiés. Les cinq premiers s’appellent Edycem (façade Atlantique), Bétons Solutions Mobiles (Ile-de-France – Normandie), Bétons des Monts du Lyonnais (Auvergne – Rhône-Alpes), BHR (Grand Ouest) et Pigeon (Grand Ouest).

Le secteur de la préfabrication est plus délicat à appréhender, côté outils de production du béton. A fin 2021, sur le territoire national, on dénombrait 437 sociétés industrielles – des PME à 99 % – et quelque 704 sites de production. Si l’essentiel d’entre eux possède une centrale à béton, une minorité indique la présence de deux, voire de trois centrales à béton en activité.

434 centrales neuves en dix ans

Enfin, il reste les chantiers qui voient l’utilisation d’unités de production sur site. Quelle en est l’importance du parc à ce niveau en France ? Combien d’entreprises choisissent cette manière de fabrication du béton, chaque année ? Mystère… On sait que le phénomène existe. Il suffit parfois de regarder derrière une palissade pour en avoir la confirmation. Toutefois, la condition sine qua non pour installer une centrale sur son chantier est de disposer d’une place suffisante.

Côté marché, bon an, mal an, au cours de la dernière décennie, selon les données Evolis-Symop et Seimat, quelque 434 centrales neuves ont été installées au cœur des territoires. Des créations ex nihilo, mais aussi des unités remplaçant des équipements en fin de vie. En 2022 – dernières données officielles connues à ce jour -, 42 centrales ont été vendues et installées. Il y en a eu 40 un an plus tôt. Toutefois, ces chiffres doivent être nuancés. En effet, seule une petite part de constructeurs adhère à Evolis-Symp ou au Seimat. De ce fait, les données officielles peuvent être considérées comme sous-estimées. Une bonne nouvelle en vérité, car cela signifie que le marché réel de la centrale à béton en France est plus important qu’il n’y paraît !

Le marché naissant des distributeurs automatiques

Concernant l’année 2023, faute de chiffres, on ne peut parler que de tendance. Et celle-ci semble bonne aux dires de quelques industriels interrogés. « Nous avons plutôt bien travaillé » ou « L’année a été correcte » constitue les principales réponses entendues. Et ce, qu’il s’agisse de centrales neuves ou retrofit d’outils existants. Par contre, pour l’année 2024, les avis sont plus partagés. Certains voient un marché en repli, conséquence de la baisse des permis de construire et le recul des volumes de production du béton. D’autres, en revanche, sont plus enthousiastes, voyant la continuité des bons résultats de l’année qui s’achève. Et la richesse de leur carnet de commandes…

Outre les centrales que l’on peut qualifier de “classiques”, un nouveau marché émerge depuis trois, quatre ans. C’est celui des distributeurs automatiques de béton en libre-service.

La promesse d’acheter son béton comme on fait son plein d’essence. D’un point de vue technique, le concept est basé sur une petite centrale à béton de production de béton, intégrant trémies, silo, malaxeur, pompe à adjuvants et arrivée d’eau. A quoi s’ajoute un terminal de commande et de paiement. Aujourd’hui, ces installations fleurissent aux quatre coins du pays. Là non plus, aucun chiffre officiel. Mais on peut estimer qu’entre 150 et 200 unités de ce type sont aujourd’hui en activité en France.

Frédéric Gluzicki

Article paru dans le hors-série 27 de Béton[s] le Magazine, dédié à la centrale à béton.

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