Inter Service Pompes détient désormais 100 % du capital du constructeur Mecbo.
Cet article est à retrouver dans le n° 80 de Béton[s] le Magazine.
Présent à 50 % dans le capital du constructeur italien Mecbo, Inter Service Pompes vient d’en reprendre les autres 50 %. Une intégration logique compte tenu de l’histoire commune, qui liait les deux entreprises depuis le début des années 1990.
A une certaine époque, les emplettes chinoises dans le domaine des pompes à béton européennes1 avaient fait grand bruit. Et suscité bien des interrogations et des inquiétudes… Toutefois, la déferlante des machines chinoises n’a pas eu lieu. Les marques européennes n’ont pas disparu. In fine, les choses ont repris leur cours normal, chacun oubliant ce qui s’était passé.
L’année 2018 a connu une situation similaire, mais aucun industriel chinois n’était à la manœuvre. A la place, Inter Service Pompes (ISP), le n° 1 français du pompage du béton, qui a réalisé l’intégration totale du constructeur italien Mecbo. Ce dernier n’est pas un inconnu et pèse près de 500 machines par an, sortant de ces lignes de production de Bologne. Mecbo signifie d’ailleurs “Meccanico alla bolognese” (c’est-à-dire “mécanique bolognaise”). L’histoire qui unit ces deux protagonistes n’est pas totalement nouvelle et mérite un petit retour en arrière…
En 1983, alors qu’elle est déjà une entreprise installée, spécialisée dans le pompage du béton, Inter Service Pompes crée une filiale de construction de matériels. Ainsi naît Inter Pompes. Sa vocation est de développer des équipements de pompage du béton, ce qu’elle parvient rapidement à faire.
Réorganiser l’usine de Bologne
Deux ans plus tard, un premier virage est opéré avec le démarrage de la distribution exclusive de la marque italienne Mecbo. Le deuxième changement dans ce doux équilibre arrive en 1991 : Inter Service Pompes entre au capital de Mecbo à hauteur de 50 %. « C’est Giancarlo Musiani, le fondateur de Mecbo, qui nous avait fait cette proposition, que nous avons acceptée », se remémore Antonio Agostinho, président d’ISP. Dans le sillage, Inter Pompes devient Mecbo France et sa petite production de machines est arrêtée. Puis longtemps, les choses en sont restées là. En fait, jusqu’en 2018, quand les héritières de Giancarlo Musiani, disparu en 2016, proposent à ISP de lui céder les 50 % du capital de Mecbo encore en leur possession. Et maintenant ? « Un des premiers changements sera la révision de l’organisation de l’usine bolognaise de Mecbo, indique Antonio Agostinho. Nous allons y implanter une nouvelle unité de fabrication, tout en optimisant la place disponible. » En effet, il n’existe aucune possibilité d’étendre l’usine, faute de terrain mitoyen disponible. La finalité de cette réorganisation de l’usine est d’augmenter la production des grosses pompes. « Plus tard, nous allons nous engager sur une réduction de la largeur de gamme des matériels proposée sous la marque Mecbo. »
Le Scorpion arrive sur le marché
La démarche s’accompagnera de l’optimisation du poids et de la stabilisation des machines pour mieux répondre aux attentes des utilisateurs et à la réalité des chantiers d’aujourd’hui, plus contraints, plus exigus. Cela passera, entre autres, par le choix de nouvelles nuances d’acier pour permettre une meilleure exploitation des caractéristiques de ces outils à venir.
Premier de l’ère “ISP à 100 %”, le Scorpion, un chenillard destiné à la distribution du béton. Tout juste mis sur le marché, cet outil est muni d’une flèche à 3 bras d’une longueur de 15 m et profite d’un double entraînement : électrique et thermique. « Surtout, il est auto-stable et peut se déplacer, flèche complètement déployée. Il ne nécessite aucune stabilisation complémentaire », résume Antonio Agostinho. La deuxième machine annoncée est la pompe automotrice Mecbo 20Z4. Dévoilée sur la Bauma, en avril prochain, elle s’inscrira sur un porteur 4 x 2 et remplacera l’actuel City Pump 17 m à 3 bras, qui quittera donc la scène et le catalogue…
1Entre 2008 et 2012, les marques italiennes Cifa et allemandes Putzmeister et Schwing Stetter ont respectivement été reprises par les industriels chinois Zoomlion, Sany et XCMG.
Cet article est à retrouver dans le n° 80 de Béton[s] le Magazine.