Modifié le 13/08/2020 à 13:11
Mercredi 5 décembre, Oscar Niemeyer s’est éteint à l’âge de 104 ans, suite à des complications rénales et à des hémorragies intestinales.
L’architecte Oscar Niemeyer est mort à 104 ans hier soir mercredi, des suites de complications rénales et d’hémorragies intestinales. A l’heure de rendre hommage à l’un des plus grands architectes de l’histoire, précurseur et promoteur du béton, nous aurions pu rappeler que Niemeyer avait conçu Brasilia avec son comparse Lucio Costa, pavant la région du Planalto Central de monuments tous plus édifiants les uns que les autres. Nous aurions aussi pu arguer qu’insoumis il avait refusé de travailler pour la dictature militaire arrivée au pouvoir en 1964, le poussant à l’exil en France où il a notamment laissé le siège du PCF, place du colonel Fabien. Nous n’aurions pu passer à côté du fait que l’association du béton blanc et des grandes baies vitrées portait à jamais la marque Niemeyer. Evidemment nous aurions ajouté qu’il avait reçu le prix Pritzker pour Brasilia notamment, pour ses plus de 600 bâtiments dessinés aussi. Nous n’aurions sans doute pas résisté à ajouter encore que par son architecture sensuelle et sa philosophie de liberté et d’amour des corps de femmes, il avait contribué à l’émergence du mouvement Tropicaliste avec à la guitare et aux chants Gilberto Giel et George Ben Jor, aux dribbles Socrates et à la chute la dictature militaire. Nous aurions pu. Mais on s’est dit que les réalisations d’Oscar parleraient mieux que nous.
Un hommage lui sera rendu dans le numéro 44 de Béton[s] le magazine.
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« J’ai le même intérêt pour la vie que lorsque j’étais jeune. Ma recette, ne pas accepter la vieillesse, penser qu’on a quarante ans et agir comme si” » Oscar Niemeyer.
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Cathédrale de Brasilia. « Ce n’est pas l’angle qui m’attire. Ni la ligne droite, dure, inflexible. Ce qui m’attire, c’est la courbe sensuelle que l’on trouve dans le corps de la femme parfaite ».
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Siège de l’Onu, New-York. « Quand je dessine, seul le béton me permet de maîtriser une courbe d’une portée aussi ample ».
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Congrès national, Brasilia. « La visite de Brasilia peut vous inspirer des réactions diverses: beau, laid, bon, mauvais… mais elle ne peut vous laisser indifférent. L’architecture, pour moi, c’est cela ».
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Musée Niteroi, Rio de Janeiro. « Une fois, on m’a demandé ce que je pensais de la vie. J’ai répondu : du moment que j’ai une femme auprès de moi, advienne que pourra ! ».
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Sambodrome Marquês de Sapucai (rénovation), Rio de Janeiro. « C’est la nature qui décide là où elle nous emmène (…) Il faut vivre la vie jusqu’au dernier souffle, ensuite oui, patience, on prend son chapeau et on s’en va ».
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Immeuble Copan, Sao Paulo. « Le béton suggère des formes souples, des contrastes de formes, par une modulation continue de l’espace qui s’oppose à l’uniformisation des systèmes répétitifs du fonctionnalisme international ».
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Auditorium Ibirapuera, Sao Paulo. Il était le chantre de la sensualité des « courbes que je rencontre dans les montagnes de mon pays, dans le cours sinueux des fleuves, dans les nuages du ciel et dans le corps de la femme aimée ».
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Eglise Pampulha, Belo Horizonte. C’est la première œuvre d’Oscar Niemeyer, « au fond, c’est ma préférée ».
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Siege du PCF, Paris. « Poète du béton, apôtre lyrique des lignes fluides, maître de la courbe, il a ébloui et fait rêver des générations d’architectes », Aurélie Filipetti, ministre française de la Culture.