Bouygues et Ecocem signent un partenariat en vue de déployer la technologie cimentaire bas carbone Act. Une solution massifiable à l’échelle internationale.
« Nous avons besoin de leviers pour aller plus vite. Nous ne voulons pas attendre 2030 pour commencer à décarboner. Et puis, nous souhaitons apporter au business des solutions différenciantes. » C’est ainsi qu’Edward Woods, directeur de l’innovation de Bouygues Construction, résume la genèse du partenariat global signé avec l’industriel Ecocem. La démarche concerne le déploiement de la technologie Act. Celle-ci permet une réduction de 70 % d’empreinte CO2 par rapport à la moyenne européenne des émissions du ciment. Act utilise un mélange spécifique de minéraux et d’adjuvants, combinés à une distribution granulométrique optimisée. « La force de cette technologie est de pouvoir être produite dans presque toutes les cimenteries existantes, sans investissements ou modifications significatifs, explique Conor O’Riain, directeur général d’Ecocem pour l’Europe. De plus, elle n’implique aucun changement dans les pratiques de mise en œuvre sur chantier. »
Durant l’année, Bouygues Construction devrait tester, évaluer et valider la technologie Act selon trois axes principaux. Tout d’abord, au sein de son laboratoire “Ingénierie et matériaux” accrédité Cofrac. Ensuite, via des essais à grande échelle de coulage en conditions hivernales et estivales dans ses nouvelles installations Scale One de Chilly-Mazarin (91).
80 % des usages courants
Dans ce cadre, les voiles en béton armé seront équipés de capteurs pour garantir la rigueur des tests sur la totalité du processus : préparation, coulage, montée en résistance et décoffrage précoce. Enfin, en réalisant une maquette en grandeur réelle, dans des conditions réelles de chantier. « Cette phase permettra une évaluation complète de l’utilisation in situ de la technologie Act. Ceci, en parallèle de sa certification par Ecocem », confirme Edward Woods. Et de poursuivre : « Nous avons besoin de solutions massifiables à l’échelle internationale, sans remettre en cause nos habitudes de travail ».
L’Atex sur la technologie Act doit être obtenue dans le courant de cette année. « Elle devrait couvrir près de 80 % des usages courants. De quoi répondre à l’essentiel des attentes des chantiers », indique Conor O’Riain.
Pas de dates encore annoncées pour les premières applications réelles sur le terrain. Mais sans doute pas avant la fin des tests préliminaires… Bien entendu, un 3e partenaire intégrera la boucle le moment venu : il s’agira du bétonnier qui assurera la fabrication du béton “Act” en tant que tel. « Nous nous devons d’être force de proposition et d’essayer de contribuer à faire bouger les lignes. Il faut être curieux », reprend Edward Woods. Et Conor O’Riain, de conclure : « Nous allons beaucoup apprendre, en travaillant avec Bouygues. » C’est ce qu’on appelle l’intelligence collective !
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