La Poste a émis un timbre d’après une photographie de Dominique Issermann. Découvrez son histoire et celle de son modèle Laetitia Casta.
Article paru dans le n°105 de Béton[s] le Magazine.
Le 27 février dernier, la Poste a émis un timbre d’après une photographie de Dominique Issermann, première femme élue dans la section photographique de l’Académie des beaux-arts. Ce cliché montre la main du mannequin Laetitia Casta effleurant un mur en béton ! Celui de l’intérieur des thermes de Vals construits par Peter Zumthor. Architecte, qui a reçu le prix Pritzker en 2009 avec une mention spéciale pour cette réalisation qualifiée de “chef-d’œuvre”. Temple du bien-être suisse tout en béton, les thermes de Vals se méritent. Ils se trouvent dans un endroit difficilement accessible, qui demande à ses visiteurs de prendre un, voire plusieurs trains jusqu’à la gare d’Ilanz. Puis, de finir par une heure de car entre les vertigineux sommets des Grisons.
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Pendant 3 j
C’est là que Peter Zumthor a soigné ces thermes jusque dans le moindre détail. Et a inscrit dans chaque trait, dans chaque élément porteur, une philosophie propre au lieu. La structure en béton est recouverte de 60 000 morceaux de gneiss, une pierre grise bien connue du village qui l’utilise déjà pour les toits de ses maisons en bois. Aucune porte ne mène aux thermes. On y accède par un couloir à l’intérieur de l’hôtel, où il n’est toutefois pas obligatoire de résider. C’est là que Dominique Issermann et Laetitia Casta ont passé trois jours à faire des photos. Un travail à deux, une chorégraphie photographique… La main de Laetitia Casta effleure la matière, cherche une fissure dans le mur, comme pour envoyer un message, pour poser des questions. Mais aussi pour attendre des réponses, pour confier des secrets cachés dans une belle enveloppe agrémentée d’un timbre imagé. La série “Laetitia Casta” est le dernier travail en argentique de Dominique Issermann. Trois respirations ponctuent ce travail. Celle de Laetitia Casta dans l’émotion de la découverte, dans l’abandon à l’inconnu. Celle de Dominique Issermann qui retient son souffle pour saisir les instants où la mannequin s’inscrit, fugitive, dans le bâtiment. Et enfin, celle de Peter Zumthor qui transpire à travers les murs, les marches, les bassins, les couloirs.
M. C.
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Article paru dans le n°105 de Béton[s] le Magazine.