Entreprise de dallages industriels, Placeo assure à la fois les études, le dimensionnement des projets et leur réalisation. Un investissement conséquent dans des machines très automatisées permet d’améliorer les conditions de travail, tout en maintenant un standard élevé de qualité.
Retrouvez cet article dans Béton[s] le Magazine n° 80
L’histoire de Placeo remonte au début des années 1980, mais l’organisation actuelle date de 2004, avec 8 agences réparties sur l’ensemble du territoire. Ce qui lui permet dans chaque région d’être au plus près de la clientèle. L’entreprise fait partie du groupe RCR, un spécialiste international dans le domaine des sols industriels. Les dirigeants mettent en exergue un service entièrement intégré, avec des procédés adaptés aux usages spécifiques de chaque projet.
En France, une agence Placeo emploie en moyenne de 5 à 15 personnes, pour un effectif total de 100 salariés. Les marchés de Placeo sont concentrés autour des bâtiments industriels, du stockage, de la logistique et de la grande distribution. L’activité Permaneo a été créée depuis peu pour répondre aux besoins croissants de rénovation. Et ce, du fait d’installations âgées de 20 ans, 30 ans et plus, et qui ne répondent plus aux critères d’usage actuels, surtout dans le secteur de la logistique.
Face à des marchés toujours plus concurrencés, Placeo a investi en matériels, visant à réduire les interventions manuelles dans une triple démarche de productivité, de maintien de la qualité et d’amélioration des conditions de travail.
Gérard Guérit
La mise en œuvre d’un dallage industriel répond à un enclenchement de tâches très rôdé : coulage, tirage du béton grâce à un système mécanisé de nivellement du béton (Laser Screed de Somero), épandage de la couche d’usure, talochage et lissage, cure, sciage et remplissage des joints. Afin de réduire les pénibilités et les risques musculo-squelettiques, Placeo investit depuis plusieurs années dans la mécanisation des interventions. En complément des classiques hélicoptères, l’entreprise a acquis des matériels bi-pales hydrauliques, au pilotage très assisté et quasi exempt de vibrations. La Laser Screed de Somero, machine à tirer le béton, représente un autre investissement majeur, qui permet de supprimer une des phases les plus fastidieuses du coulage d’un dallage. S’ajoute une machine pour l’épandage tout automatisée, destinée à la mise en place des durcisseurs de surface.
Des brouettes mécaniques évitent les ports de charges lourdes. Placeo a aussi équipé toutes ses équipes de matériel électro-portatif sans fil, autant pour des raisons de sécurité (suppression des risques d’électrocution) que de facilité d’usage. Placeo a fait le choix définitif du béton prêt à l’emploi, après quelques expériences de centrales foraines, qui ne lui ont pas donné satisfaction. En effet, la composition des bétons destinés aux dallages industriels doit répondre à des critères de composition et de dosages très spécifiques. Le tout dans la durée, ce que n’autorise pas toujours une installation sur site. Les dallages industriels et leurs revêtements finaux sont pour l’essentiel fabriqués à partir de matières minérales : ciment, granulats, minéraux spécifiques et eau. Pour les finitions, et en fonction des besoins de chaque chantier, l’entreprise utilise des produits fabriqués par le groupe, qu’il s’agisse des joints, des durcisseurs de surface ou des systèmes à base de résines.
Chaque année, le personnel de chantier reçoit une dotation complète d’EPI : casques avec lunettes intégrées, gants, masques papier, vêtements de travail y compris des sous-vêtements thermiques pour l’hiver, gilets de sécurité nominatifs. Seules, les bottes et les chaussures de sécurité sont laissées au choix de chaque utilisateur. Des informations sont régulièrement dispensées sur le port des EPI, qui sont portés et bien acceptés. La direction de Placeo édite un livret d’accueil mis à jour pour les nouveaux arrivants, ainsi que des check-lists destinées à la mise en service des équipements, mais aussi pour s’assurer des conditions d’intervention. Les conducteurs de travaux ont une délégation de pouvoir, pour faire valoir leur autorité. Toutefois, le droit de retrait est utilisable en cas de situations pouvant mettre en danger le personnel (trémie ou plancher collaborant non protégé, par exemple).
Les risques sont classiques du secteur du BTP : chutes de hauteur, chutes dues aux armatures en attente ou en cours d’assemblage. Mais aussi les risques inhérents à l’usage des pompes à béton : électrocution, chocs, pompes qui se bouchent… Les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont réduits du fait de la mécanisation progressive des différentes tâches. Néanmoins, les petits chantiers sont moins mécanisés et nécessitent plus de manutentions manuelles. L’entreprise sensibilise aux gestes et aux postures pour véhiculer les bonnes méthodes et les bons réflexes lors de port de charges. Dans les agences, chaque conducteur de travaux est formé et dédié à la prévention. L’entreprise participe aux journées de prévention initiées par l’OPPBTP. Elle fait aussi appel à des intervenants extérieurs, pour sensibiliser l’ensemble du personnel à la prévention sur chantier et de façon générale. Des contrôles des matériels de levage sur les sites, des portes sectionnelles, ainsi que des installations électriques et incendie sont organisés.
La mise en œuvre de dallages industriels nécessite une période de formation assez longue. Malgré les moyens mécanisés mis à disposition des opérateurs, la réalisation des dallages, qui doivent répondre à des critères stricts en termes de résistance, de planéité et de finition, ne va pas de soi. « Pour nos clients, le sol est leur premier outil de travail », explique Fabien Menu, directeur général de Placeo.
Le métier reste néanmoins, pour une bonne part, physique. Les interventions sont plus fatigantes en périodes de chaleur, le béton faisant sa prise plus rapidement et imposant de ce fait des cadences assez soutenues. Pour toutes ces raisons, Fabien Menu reconnaît avoir quelques difficultés à recruter assez de personnel, malgré des salaires plutôt attractifs. Les équipes de la division Permaneo sont organisées pour s’adapter aux contraintes spécifiques de l’entretien, de la réparation et de la rénovation. Ces activités sont en développement régulier, avec un parc industriel vieillissant et inadapté aux contraintes d’exploitation actuelles. En particulier, les besoins de planéité sont plus importants que par le passé, dans un contexte d’optimisation des surfaces au sol. Dans les entrepôts, les racks de stockage sont plus rapprochés, la vitesse des chariots élévateurs et translateurs plus élevée. Pour ces applications, l’entreprise a développé un procédé de chape mince, qui permet de remettre le sol en service au bout de 48 h. Pour le personnel, ces contraintes de planning imposent de devoir parfois intervenir de nuit et le week-end, lorsque l’activité est à l’arrêt.
Placeo possède 53 véhicules, qui parcourent chaque année 2 M de km. Des sessions de sensibilisation aux risques routiers sont dispensées, parfois à la suite de pertes de points, et le plus souvent financées par l’entreprise. Tous les véhicules ont été très tôt équipés d’éléments de confort et de sécurité aujourd’hui banalisés, comme la climatisation, l’ABS, l’ESP, le GPS, l’installation Bluetooth... Mais qui étaient beaucoup moins répandus il y a quinze ans.
Si elle interdit l’usage classique du téléphone, l’entreprise laisse le personnel téléphoner en mode Bluetooth, arguant du fait que ces conditions sont comparables à celles d’échanges avec son voisin. Les deux mains restent sur le volant, les yeux continuent à suivre la route. Enfin, des contacts sont en cours avec la compagnie d’assurance, afin de faire baisser les primes, en contrepartie de la mise en place de stages de conduite, pour le personnel amené à parcourir un nombre important de kilomètres dans l’année.