Maître des formes et des volumes, le plaquiste est l’expert incontesté de l’isolation et du confort. Présentation d’un métier technique et créatif en mutation constante, avec Jérôme Coursier de l’entreprise JC Bâtiment, installée à Saint-Rémy-de-Provence (13).
L’envie de créer, le goût de la technique et de l’aménagement… Jérôme Coursier s’est lancé en 2005, à 25 ans, dans l’aventure plaquiste. Dix ans après, son entreprise JC Bâtiment et ses 17 compagnons sont présents sur le secteur du second œuvre.
Doublages collés ou sur ossatures, cloisons, faux plafonds, gaines techniques, mais aussi planchers secs ou encore ouvrages de grande hauteur et exceptionnels, le plaquiste intervient sur tous les types de bâtiments, aussi bien en neuf qu’en rénovation, en maîtrisant une multitude de paramètres. Les premiers sont de l’ordre de l’ingénierie, puisqu’il s’agit de prescrire, selon les ouvrages, les meilleures solutions en termes de résistance mécanique, feu, parasismique, isolation thermique et acoustique et, désormais de qualité de l’air. Les seconds sont liés à la créativité avec la capacité à imaginer et à réaliser dans l’espace des ouvrages aux formes des plus simples au plus complexes. Enfin, les derniers relèvent de la mise en œuvre qui exige de maîtriser les règles de l’art, les réglementations et les interfaces avec les autres corps d’états.
« Le métier devient de plus en plus technique, nous sommes dans un défi constant de qualité et de cadence, mais c’est une chance pour nous », estime Jérôme Courcier. « On peut autant se régaler en passant trois heures à faire une petite niche dans une bâtisse provençale, que le lendemain en envoyant des palettes de plaques pour réaliser un plafond dans un centre commercial ou encore en réalisant une méga-cloison autoportante de 10 m. »
Les qualités du bon plaquiste ? En premier : la motivation et le courage. « Nous travaillons souvent dans des milieux pas totalement hors d’eau, hors d’air et les plaques de plâtre restent encombrantes et lourdes », rappelle Jérôme Courcier. « Il faut ensuite être précis, soigneux, savoir lire un plan, parler thermique et acoustique, et connaître les réglementations. Le bon plaquiste doit aussi poser des produits de qualité, laisser un chantier propre et recycler ses déchets. » Après le maçon, le plaquiste est celui qui donne le rythme, en avançant le plus vite possible pour libérer les zones. Sauf que si le premier est seul sur le chantier, le second se doit de composer avec les autres corps d’états : plombier, chauffagiste, électricien… « La capacité à s’entendre avec tout le monde est absolument nécessaire, si on veut fermer ses ouvrages dans les temps, sans revenir sur le chantier », conclut le plaquiste.
Cyrille Maury
Abécédaire du Plaquiste
A comme Acoustique : Expert du “Masse-Ressort-Masse”, la formule miracle de l’isolation et de la correction phonique, grâce à ses systèmes constructifs associant plaques de plâtre, vide et isolant, le plaquiste est l’ami des acousticiens.
C comme Créativité : Capable d’imaginer, de dimensionner et de réaliser n’importe quel doublage, cloison, plafond ou ouvrage autoportant à partir d’une simple esquisse, le plaquiste est l’ami des architectes.
M comme Maestro : Qu’on se le dise une bonne fois pour toute : le plaquiste donne la cadence à tous les corps d’états du second œuvre. C’est le vrai patron et il faut respecter ses ouvrages !
O comme Optimisation : Manipulant des tonnes de produits volumineux, la rentabilité tient à une organisation optimale en termes d’approvisionnement, de calepinage, d’outils de pose et de gestion des équipes. Le plaquiste est un manager.
R comme Reconnaissance : Le travail du plaquiste disparaît dans la masse du bâtiment, d’où la difficulté de vendre ses prestations à leur juste prix. Coincé entre le maçon et les lots techniques et de finition, le plaquiste est parfois en manque de reconnaissance.
T comme Thermique : C’est l’autre grande valeur ajoutée : la diversité de ses solutions permet d’optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments. Le plaquiste est l’ami des bureaux d’études.
V comme Variante : Accro à l’innovation, le bon plaquiste se reconnaît à sa capacité à proposer des solutions alternatives, apportant un meilleur mix performance/qualité/prix. Le plaquiste est l’ami des maîtres d’ouvrage et des économistes.