L'idée d'utiliser la plume comme isolant est loin d'être une nouveauté. Il suffit de citer la fabrication très ancienne de vêtements isolants, de sacs de couchage, de duvets, de couettes... pour comprendre l'intérêt de prendre en considération le pouvoir isolant de ce matériau.
La tendance vers des isolants plus écologiques, nécessitant moins d’énergie pour leur fabrication, a récemment favorisé l’essor de la plume de canard, ou la plume d’oie, comme isolant. Ce choix est aussi un bon moyen d’assurer un débouché complémentaire à l’industrie agro-alimentaire. Le produit final, qui se présente de façon classique en panneaux, en rouleaux et en vrac, n’est pas très complexe à fabriquer et ne nécessite pas de débauche d’énergie.
La transformation exige seulement un traitement thermique obtenu à 150 °C, qui permet d’assembler en fait trois composants : la plume de canard à hauteur de 70 %, la laine de mouton à hauteur de 10 % et le polyester thermofusible à hauteur de 20 %, ce dernier assurant le rôle de liant. Le positionnement prix reste par contre relativement élevé, de l’ordre de 15 à 25 € le m2 pour 100 mm d’épaisseur.
Des traitements indispensables
Plusieurs traitements sont indispensables, pour pouvoir garantir la neutralité et la stabilité du produit dans le temps. Les plumes sont en premier lieu lavées, dégraissées. Elles reçoivent ensuite un traitement anti-fongique et anti-mites. La laine de mouton, incorporée à hauteur de 10 %, suit les mêmes traitements. Une fois le lien effectué grâce aux fibres de polyester, le produit final, calibré et découpé en fonction du mode de commercialisation retenu, reçoit sur une face un voile en polyester micro-perforé et perméable à la vapeur d’eau.
L’isolant obtenu permet des applications classiques : isolation thermique et acoustique des murs, plafonds, rampants de toiture et combles perdus. Les prescripteurs insistent sur la nécessité de vérifier les différents traitements mis en œuvre en phase de fabrication, la plume de canard à l’état brut présentant des risques de développement fongique et d’insectes, susceptibles d’entraîner des pathologies plus ou moins graves dans le bâtiment ainsi isolé.
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D’une façon plus générale, certains estiment que ces produits, même traités, du fait de leur origine animale, ne doivent pas être retenus pour des locaux à forte hygrométrie ou pour les zones en contact plus ou moins direct avec le sol naturel.
Une conductivité thermique plutôt bonne
Enfin, l’isolant plume de canard, du moins à l’état brut, n’est pas reconnu comme très performant en termes de résistance au feu. Là encore, tout dépend des traitements effectués. Pour résumer, plus le produit proposé à la vente est performant en termes de résistance à l’humidité et au feu, plus il peut s’éloigner de la démarche écologique de base.
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