Pôle Fibres-Energivie publie son Livre blanc

Rédaction
14/12/2018
Modifié le 22/07/2020 à 16:44

Depuis plus d’un an, le Pôle Fibres-Energivie se questionne sur la transition énergétique. Le résultat de ses recherches et des propositions de solutions pour tendre vers un bâtiment de qualité se retrouvent dans le “Livre blanc”.

Le Pôle Fibres-Energivie a diffusé, ce mois de décembre, son “Livre blanc” pour réussir la transition énergétique. [©Pôle Fibres-Energivie]
Le Pôle Fibres-Energivie a diffusé, ce mois de décembre, son “Livre blanc” pour réussir la transition énergétique. [©Pôle Fibres-Energivie]

Ce mercredi 12 décembre, le Pôle Fibres-Energivie1 a diffusé son “Livre blanc”. L’objectif de ce livret est clair : réussir la transition énergétique. Conçu par le groupe de travail sur la qualité de l’enveloppe (GTQE) issu du Pôle, ce livre met en exergue les conséquences sociales, écologiques et économiques positives d’une isolation optimale de l’enveloppe. Et avec ce document, l’envie de peser sur la future RT 2020 et les ordonnances Essoc 1 et 2 se lit sur les lèvres des industriels et professionnels du secteur2 engagés dans cette réflexion. « Les outils et les technologies existent, comme le démontrent ici les experts du GTQE », indique Jean-Luc Sadorge, président du Pôle Fibres-Energivie. Le “Livre blanc” balaye un grand nombre de sujets. Qualité de l’air intérieur, confort thermique, réduction des déperditions énergétiques, durabilité, bâtiment bas carbone, transmission du patrimoine… Toutes ces problématiques représentent un réel enjeu pour la construction, aussi bien dans le neuf que dans la rénovation. « Respecter la réglementation sur le papier ne garantit pas la performance du bâtiment dans la réalité, explique Daniel Costa, directeur commercial chez Schöck. Il faudrait un garde-fou pour dissocier la performance de l’équipement et celle de l’enveloppe du bâtiment. » Le secteur se tourne-t-il vers une exigence de résultat ou une exigence de moyen ? La balance semble plutôt pencher pour la deuxième option au sein du GTQE. « L’évaluation de la performance thermique réelle d’une façade est possible, en identifiant et en quantifiant tous les éléments singuliers de celle-ci, explique David Corgier du cabinet d’ingénierie énergétique Manaslu. Cela a été mis en œuvre dans le cadre de projets concrets comme Hikari3, avec une dégradation d’un facteur 2 de la performance thermique par rapport à la façade courante, malgré un soin consacré aux systèmes de fixation des éléments de façade. En appliquant un suivi de chantier rigoureux de type “commissionning”, et avec une étanchéité à l’air soignée, les consommations de chauffage sont deux à trois fois moins élevées sur les logements de Hikari que sur les bâtiments récents voisins de Lyon Confluence. »

Ubât contre Bbio ?

Le “commissionning” ou commissionnement pour les francophones, constitue l’une des trois propositions du GTQE détaillées dans le “Livret blanc” pour réussir la transition énergétique. Une des mesures concerne la modification des coefficients relatifs au calcul de la performance de l’enveloppe dans la RT 2020. « Dans la RT 2012, la valeur Ubât a disparu pour laisser place au Bbio, complète André Pouget, gérant du cabinet Pouget Consultants. Ce dernier est un bon indicateur pour l’architecture, l’aspect conception, mais il ne va pas garantir que le bâtiment est bien isolé partout. Pour nous, le Ubât est un garant à conserver. » Le GTQE propose ainsi de réintroduire ce coefficient, mais aussi d’abaisser celui de la transmission thermique linéique des liaisons avec les planchers intermédiaires et les murs donnant sur l’extérieur ou un local non chauffé Ψ9 a une valeur maximale moyenne de 0,5 W/ml.K, contre 0,6 dans la RT 2012. Enfin, le dernier point implique la transition numérique. Le GTQE estime que le BIM est un outil fort pour le pilotage de la qualité. « En intégrant les attributs qualitatifs et de mise en œuvre des composants du bâtiment, et en assurant une traçabilité totale des décisions et des cations réalisées tout au long du projet, le BIM se veut être une aide à l’exploitation des bâtiments. Couplée à des mesures de contrôle de conformité grâce aux nouveaux outils, tels que le RFID, drones, lasers… la maquette numérique a un rôle fondamental à jouer dans la performance de l’enveloppe du bâtiment », indique le groupe. Et Raphaël Kieffer, directeur général de Schöck France de conclure, « Nous n’avons pas encore fait tout le trajet ».

1Le Pôle Fibres-Energivie est un pôle de compétitivité dédié aux matériaux pour le bâtiment. Il fédère près de 200 acteurs du secteur de l’industrie de la chimie, des matériaux, de la conception des bâtiments, de l’industrie des systèmes constructifs, des équipements énergétiques, des métiers de la construction, de la maintenance des bâtiments et de la promotion immobilière. Le Pôle est basé dans le Grand Est.

2Le GTQE rassemble le pôle Alearisque, Etanco, le cabinet d’ingénierie énergétique Manaslu, Medieco, le groupement Mur Manteau, le BET Pouget Consultants, Schöck France, le SNBVI et le Pôle Fibres-Energivie.

3Hikari est un ensemble de trois bâtiments à énergie positive, réalisé par l’architecte japonais Kengo Kuma au cœur de Lyon Confluence.

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