Béton[s] le Magazine n°106 – mai/juin 2023

Question de sémantique

Le “ré” ou “re” est dans l’air du temps. Il suffit de tendre l’oreille ou d’ouvrir l’œil pour s’en rendre compte. Les linguistes connaissent bien ce préfixe qui exprime la répétition ou le retour à un état antérieur. Réemploi. Réutilisation. Recyclage. Réversibilité. Reconversion. Le secteur du bâtiment ne jure plus que par ces mots, vecteurs d’autant de thèmes liés aux préoccupations actuelles, aux nouvelles attentes, aux réglementations et aux obligations qui évoluent. Subies par les uns. Attendues et voulues par les autres.
Puis, il y a les petits nouveaux, qui sonnent comme des préfixes, mais qu’il convient de placer dans la catégorie des acronymes et autres épellations. Rep. RE 2020. En développé, cela donne “Responsabilité élargie du producteur”, pour le premier et “Réglementation environnementale 2020”, pour le second. Des sujets qui occupent et vont occuper l’actualité de la construction. Ainsi, la Rep est enfin entrée en application [Lire p. 18] alors que la RE 2020 “fête” ses 18 mois d’existence [lire p. 24]. On y parle de réemploi, réutilisation, recyclage, réversibilité. Tout est plus ou moins relié, en rapport.
Mais d’autres notions s’invitent aussi dans cette danse. L’occasion de voir apparaître un préfixe supplémentaire. Le “dé” qui renvoie, lui, à la cessation, à l’inversion. Décarbonation. Toute la filière de la construction y est désormais engagée, faisant ainsi sa révolution.

Frédéric Gluzicki
Directeur de la publication