Béton[s] le Magazine n°83

Le second pas

Est-il possible d’échapper au temps ?

Une intéressante question philosophique, à laquelle les lycéens de la série L du baccalauréat 2019 ont eu à plancher durant 4 heures. Premier élément de réponse, le temps est indissociable de notre existence humaine et les 4 heures ont bien duré 4 heures, bien que certains les aient trouvées bien courtes et d’autres, bien longues, selon leur inspiration... Le temps est donc relatif, Albert Einstein l’a très bien démontré dans sa théorie.

Cette relativité du temps - ou plus simplement, la perception que nous en avons -, nous apparaît à l’aune d’évènements marquants. Le 21 juillet prochain, l’humanité va célébrer le 50^e anniversaire du premier pas de Neil Armstrong sur la Lune. « Un petit pas pour l’homme, mais un bond de géant pour l'humanité. » Toutefois, avons-nous l’impression que cela s’est passé il y a déjà un demi-siècle ? En levant les yeux vers le ciel, chacun peut observer la Lune, mais on ignore souvent que personne n’y est retourné depuis le 14 décembre 1972. On connaît encore moins Eugène Cernan, le dernier homme à avoir marché sur la Lune. A l’époque, Georges Pompidou était le locataire de l’Elysée et Emmanuel Macron n’était pas encore né !

Sur la Lune, le temps semble figé. Il n’y a pas d’atmosphère, pas de vent, pas d’érosion. Les empreintes laissées dans la poussière lunaire - le régolithe - par les astronautes américains sont toujours là, intactes. Dont la plus célèbre, celle de Buzz Aldrin, photographiée par Neil Armstrong. “The second step”. Aujourd’hui transformée en œuvre et figée dans le béton [lire p. 16]. Pour l’éternité ?

Frédéric Gluzicki

Directeur de la publication