Raphaël Kieffer, directeur général de Schöck France, société spécialisée dans la fabrication de rupteurs structurels de ponts thermiques, s'inquiète de la disparition du coefficient linéique des ponts thermiques.
Simplifier les normes constitue une demande de nombre de professionnels de la construction.
Mais si cette démarche va à l’encontre de l’intérêt commun, elle ne peut être considérée comme un progrès… Ainsi, le projet “Objectif 500 000” (logements), annoncé par le gouvernement Valls, semble aller dans le bon sens si ce n’est la proposition du groupe de travail 1 qui vise à supprimer l’exigence de coefficient linéique des ponts thermiques à la jonction dalle/façade qui passerait d’un Ψ de 0,6 W/m.K à 1 W/m.K.
« Ceci revient à ne plus traiter du tout les ponts thermiques, s’alarme Raphaël Kieffer, directeur général de Schöck France, société spécialisée dans la fabrication de rupteurs structurels de ponts thermiques. Une telle décision va à l’encontre du travail engagé avec la RT 2012, risquant de voir renaître des habitations présentant d’importantes déperditions de chaleur. Pour l’usager du bâti, ce serait une hausse de 10 % de sa facture d’énergie. »
Outre l’incompréhension de la filière, qui s’est mobilisée pour apporter une multitude de solutions techniques efficaces, la proposition est contraire à l’esprit de la loi Grenelle et contredit les dispositions de la directive européenne (2010/31/UE) qui prévoit de prendre en compte les caractéristiques thermiques réelles des constructions, en particulier l’isolation et les ponts thermiques.
PLAKA Group France, fabricant de rupteur de ponts thermiques, partage l’inquiétude de notre confrère.
Les fabricants que nous sommes ont beaucoup entrepris et réalisé de gros investissements financiers depuis 2006 pour pouvoir se conformer à la RT2012, principalement dans le domaine des rupteurs de ponts thermiques.
Nous partageons l’avis de M. Kieffer quant à la baisse du coefficient linéique, qui nous ramènerait 10 ans en arrière.
Outre l’impact négatif pour les consommateurs en termes de consommation énergétique, les conséquences sur nos entreprises et notre filière seraient considérables.
Comment peut-on justifier d’une part, le soutien aux entreprises qui innovent et d’autre part, revenir en arrière de la sorte ?
Nous espérons pouvoir défendre nos arguments auprès des responsables en charge des groupes de travail concernés.
Franck BERNARD, directeur général PLAKA Group France.