Le groupe Saint-Gobain vient de publier sa nouvelle feuille de route d’actions concrètes pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Dans les objectifs de France Relance, Bruno Lemaire, ministre de l’Economie, disait vouloir encourager « une économie décarbonée ». Proposant ainsi de mettre en place diverses aides pour amener les industriels vers la transition environnementale. Si les acteurs de l’acte de construire s’ancrent de plus en plus dans une démarche plus respectueuse de l’environnement, qu’en est-il des industriels, fabricants de matériaux ? « Pour des métiers comme les nôtres, atteindre la neutralité carbone en 2050 implique des actions dès aujourd’hui, explique Benoit Bazin, Dg délégué chez Saint-Gobain. L’année 2030 est une échéance très proche et la décennie que nous avons devant nous est décisive. »
C’est justement pour arriver à la neutralité carbone en 2050, que le groupe Saint-Gobain vient de publier sa nouvelle feuille de route. Cette dernière établit des objectifs concrets à atteindre en 2030. Pour arriver à tenir le cap, l’industriel français prévoit une enveloppe de 100 M€/an pour des investissements et de la R&D ciblée. Saint-Gobain s’est ainsi fixé de réduire ses émissions directes et indirectes de CO2 (scopes 1 et 21) de 33 % par rapport à 2017. Soit l’équivalent de 9 Mt de carbone. Le groupe compte aussi diminuer de 16 % ses émissions sur le scope 31.
– 33 % d’émissions de CO2 d’ici 2030
« Notre engagement vers la neutralité carbone guide nos actions et nos décisions à tous les niveaux de l’entreprise, déclare Pierre-André de Chalendar, Pdg. La démarche de long terme que cet engagement requiert est alignée avec celle de nos parties prenantes. Nous avons une responsabilité importante en tant que grand groupe industriel et acteur engagé. Nous avons placé, depuis déjà de nombreuses années, la réponse aux défis climatiques au cœur de notre stratégie. » Saint-Gobain va concentrer ses actions autour de 4 leviers majeurs. Le premier concerne l’optimisation et la réduction de ses consommations d’énergie. Et ce, en mettant en place différents investissements et outils digitaux. Notamment, en lançant un programme à grande échelle, associant implantation de capteurs, utilisation d’algorithmes dans les chaînes de production et formation de ses ingénieurs.
De plus, le groupe souhaite s’attaquer à l’utilisation et au réemploi de l’énergie au sein même de ses usines. C’est-à-dire, augmenter le taux d’utilisation de la chaleur perdue et réduire les pertes d’énergie lors des arrêts de production. Ou encore, mieux isoler les systèmes de récupération de chaleur… Le deuxième volet de ce plan d’action se déploie sur l’innovation. Aussi bien en termes de procédés industriels, que de conception : allégement des produits, matières premières bas-carbone et/ou issues du recyclage…
Inciter les parties prenantes à s’inscrire dans le bas carbone
La transition vers l’utilisation d’énergies décarbonées constitue le 3e levier. Enfin, pour le 4e et dernier, Saint-Gobain entend mobiliser ses fournisseurs et entreprendre de nouvelles initiatives dans le transport. En effet, l’industriel compte établir avec ses fournisseurs une évaluation comparative de leurs performances sur base du critère d’émissions de CO2. Tant dans le cadre de leurs opérations que sur les produits concernés. Le groupe souhaite qu’ils s’engagent à leur côté, en signant leur Charte achats responsables, mais aussi, en les incitant à l’égard des grands émetteurs, à s’inscrire dans une démarche Science-Based Targets (SBT)2. Ces nouveaux objectifs 2030 ont d’ailleurs été validés par cette initiative qui les considère alignés avec l’engagement net zéro carbone à horizon 2050.
« En complément d’efforts vers sa propre neutralité carbone, Saint-Gobain apporte une contribution positive majeure à notre environnement et à nos marchés, conclut Pierre-André de Chalendar. Par des produits, solutions et services qui accompagnent la transition de nos clients vers une économie bas carbone. Nos solutions d’isolation vendues en une année permettent ainsi d’éviter plus de 100 fois les émissions de gaz à effet de serre de l’ensemble du groupe. Ce qui représente plus de 1 200 Mt équivalent CO2 sur l’ensemble de leur cycle de vie. »
1Les scopes permettent de catégoriser les différents domaines qui interviennent dans un bilan carbone. Le scope 1 s’intéresse aux émissions directes liées à la fabrication. Tandis que le scope 2 rassemble celles liées aux consommations d’énergie nécessaires à la production. Enfin, le scope 3 regroupe les émissions générées de manières indirectes.
2L’initiative Science-Based Targets est le fruit d’une collaboration entre CDP, le Pacte mondial des Nations unies, le World Resource Institute et le WWF. Et l’un des engagements de la coalition We Mean Business. Il définit et promeut les meilleures pratiques en matière de fixation d’objectifs scientifiques. Et évalue et approuve de manière indépendante les objectifs des entreprises pour accélérer la transition vers une économie bas carbone.