Marque d’Eurovia Matériaux Paca, le réseau Granulat+ propose une nouvelle approche de préservation des ressources naturelles. Ceci, à travers la ligne Sølar, qui intègre obligatoirement une part de granulats issus du recyclage ou de la valorisation.
En région Provence – Alpes – Côte d’Azur, le marché annuel du granulat est aujourd’hui estimé à quelque 24 Mt, dont 4,4 Mt sont issus du recyclage de matériaux. Ce volume devrait passer à 7 Mt dans les 12 ans qui viennent, sachant que le potentiel disponible atteint les 9 Mt.
Marque d’Eurovia Matériaux Paca, le réseau Granulat+ s’est positionné de longues dates comme un champion de l’économie circulaire. Aujourd’hui, il va plus loin, en lançant sur son marché local – c’est-à-dire exclusivement en Paca – la ligne de granulats Sølar. « Il faut rester honnête, vendre des produits recyclés est difficile. Ceux-ci souffrent d’un “délit de sale gueule”. C’est dommage, mais c’est ainsi », observe Colin Bessait, directeur région d’Eurovia Matériaux Paca. Dans ce contexte, il paraît délicat de vouloir recycler toujours plus de matériaux que les consommateurs semblent bouder… « Il ne faut donc plus opposer “granulats recyclés” et “granulats neufs”, mais au contraire, proposer quelque chose de différent et sans alternative », souligne Christophe Chaix, directeur technique d’Eurovia Sud.
Un minimum de 5 % de recyclés
La gamme Sølar constitue cette réponse, boostée par la publication de la norme NF P 18-545 (Granulats – Elément de définition, conformité et codification), en octobre 2021. Cette dernière introduit la notion de pré-mélange. Ça tombe très bien, puisque c’est exactement la base de la gamme. « Sølar intègre un minimum de 5 % de granulats recyclés et cette part peut grimper très haut », détaille Christophe Chaix. Et de compléter : « La formulation est réalisée à façon, en fonction de l’utilisation finale qui sera faite du granulat Sølar ». Dans tous les cas, le nom du produit acheté donne toutes les indications. Ainsi, “Sable 0/2 Sølar 30” signifie que 30 % minimum du produit proviennent de ressources secondaires. Autrement dit du recyclage et/ou de la valorisation. Ce dernier aspect est essentiel, car, en fonction de l’usage, l’origine du matériau secondaire ne sera pas la même.
Valoriser les travaux de Recybéton
Granulat+ a identifié 4 sources possibles : déchets du bâtiment, enrobés, déblais de terrassement et bétons de démolition. Et ce n’est pas la valorisation du béton (de démolition) dans le béton (neuf) qui est privilégiée ! « Les anciens bétons, nous préférons les réutiliser dans les applications moins nobles, moins techniques, comme le comblement de tranchées ou les sous-couches routières. » Pour formuler des bétons, Granulat+ propose la gamme Sølar additionnée de granulats provenant de la valorisation de déblais de terrassement. Après tamisage, criblage et lavage, les granulats récupérés sont tout à fait comparables à des granulats issus de carrières. Et présentent des caractéristiques similaires. Bien entendu, ce choix technique n’empêche pas le réseau Granulat+ de chercher à valoriser les travaux du Projet national Recybéton. « Sølar va évoluer dans le temps, nous faisons des essais en permanence sur de nouveaux mélanges. Nous sommes prêts », explique Christophe Chaix.
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Granulat+ ne laisse pas le choix
Mais pour l’heure, c’est bien un changement de paradigme que propose la filiale méditerranéenne d’Eurovia. « L’offre Sølar se substitue à tout ce qui existait avant. Nous ne commercialisons plus rien d’autre. C’est le seul moyen de préserver les ressources naturelles, tout en tirant pleinement parti des ressources secondaires », insiste Colin Bessait. Granulat+ ne laisse pas le choix, mais engage son nom (et celui de sa maison-mère Eurovia Matériaux Paca). « Aucune concession n’est faite, ni sur la qualité géotechnique des matières premières ni sur l’aspect visuel qui doit être attendu des produits finaux », résume Christophe Chaix. D’ailleurs, la fiche technique remise avec le granulat Sølar donne toutes les informations et indique les engagements, noir sur blanc. Qu’il s’agisse des gains RSE, de l’impact CO2, des bénéfices sur l’emploi local, sur la biodiversité. Ou encore de l’origine et de la nature des ressources secondaires. L’utilisateur sait avec précision ce qu’il achète et pour quelle application.
Limité à la région Paca
Comme la démarche Granulat+ il y a dix ans – aujourd’hui déployée à l’échelle nationale -, l’offre Sølar est limitée aux frontières de la région Paca. Il y aura, sans doute, un élargissement, mais aucun calendrier n’a encore été dévoilé. « Les choses doivent suivre leur cours… », estime Colin Bessait. Pas de licence de programmées non plus : il est vrai que protéger le principe du pré-mélange par un brevet semble plus que délicat. Par contre, ce qui l’est, en quelque sorte, est toute l’expertise acquise, toute la démarche engagée, et la marque, bien entendu…
D’ailleurs, pourquoi “Sølar” ? Le mariage des vocables “sol” et “art”, pour appuyer la notion de maîtrise et de savoir-faire autour du matériau. Vient aussi l’évocation de la luminosité du soleil (omniprésent en Paca), et son énergie perpétuelle et renouvelable. Enfin, le ø figure la mixité des granulats et l’origine scandinave du glyphe, elle cherche à souligner le sérieux, la robustesse et la préoccupation environnementale. A l’image de l’offre proposée.
Frédéric Gluzicki