Dans son atelier de Malakoff (92), la sculptrice Sophie Bocher travaille des matériaux, dont le béton. Une matière qui lui ouvre le champ des possibles. Entre figuration et abstraction.
Article paru dans le n°106 de Béton[s] le Magazine
A Malakoff (92), au fond d’un passage étroit, s’ouvre l’atelier de la sculptrice Sophie Bocher. Là, ses sculptures en terre, grès, plâtre ou béton se laissent découvrir. Son art réside dans un jeu entre formes convexes et concaves, dans une constante opposition entre vide et plein. Qu’elle s’inscrive dans des tendances géométriques ou organiques, son œuvre est dominée par la forme libre. Ses sculptures sont marquées par des lignes épurées et poétiques. Et manifestent son désir constant de questionner l’espace et la lumière. « Quand je pense au béton, je pense tout de suite à l’architecte japonais Tadao Ando, qui travaille sur la lumière à laquelle j’aspire. »
Le plus épuré et authentique possible
A l’origine de toutes ses sculptures, l’argile rappelle le rapport essentiel de l’homme à la terre. Sophie Bocher cherche ainsi à revenir à une forme de primitivisme1 où l’émotion s’exprimerait de la manière la plus authentique possible. « A partir de la terre ou du plâtre, j’élabore des moules en élastomère de silicone et ensuite, je coule le béton. Ce dernier est une matière importante pour moi. Il est massif, posé, dense et minéral. Il offre beaucoup de variantes. Mes œuvres sont souvent de petites tailles : 30 cm, 60 cm ou presque 1 m. Selon la finition choisie, brute ou cirée, le béton sera poncé et patiné », s’enthousiasme Sophie Bocher.
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L’artiste a assimilé les leçons des grands artistes, dont l’influence se fait parfois sentir : Constantin Brancusi, Edouardo Chillida, Parvine Curie, Barbara Hepworth ou Henry Moore, pour élaborer une œuvre personnelle.
« Une nécessité vitale pour moi »
Dans ses œuvres plus féminines comme “L’Eclosion”, “La Lecture” ou “La Pudeur”, la sensualité est sublimée par le béton, qui donne une image plus solide, plus affirmé, moins fragile. Il casse ainsi les codes de la féminité. « C’est ce que j’aime dans le béton. » Sophie Bocher formule elle-même sa recette béton. Elle achète des sacs de ciment et des granulats, fait son mélange suivant qu’elle veut une matrice granuleuse, lisse ou polie. « La sculpture est aujourd’hui devenue une nécessité vitale pour moi », conclut l’artiste.
Muriel Carbonnet
1Caractère de ce qui a des affinités avec un art ou des arts primitifs ou premiers.
Instagram : @bochersculpte
www.sophiebocher.com
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