C’est au sein du Syndicat national des fabricants de couches d’usure pour sols industriels et décoratifs (Synfad) que les acteurs de ce secteur se sont réunis pour défendre et développer leur profession. Quelle est l’actualité du Synfad ? Quels sont ses combats ? Christiant Dellaroli, président du syndicat, répond.
Retrouvez cet article dans Béton[s] le Magazine n° 80
Au sein du Synfad, les combats sont multiples. « Nous représentons 90 % des acteurs du marché de la couche d’usure pour sols industriels en France, explique Christian Dellaroli, président du syndicat depuis près de 4 ans. Composé de distributeurs et de fabricants, le Synfad travaille activement pour la qualité et l’exigence de résultats. Et pour étendre notre voix, nous participons à différentes commissions techniques autour de l’évolution des normes, dès que cela touche de près ou de loin notre domaine. » En effet, l’entité s’investit en ce moment dans la révision du DTU 13.3, mais aussi du guide technique du CSTB relatif aux sols à usage industriel.
Dans l’Hexagone, 15 Mm2 de surfaces industrielles sont couverts par des durcisseurs chaque année. La mise en œuvre et la technique utilisée ont un impact direct sur la tenue du dallage, l’entretien et les risques de dégradation. « La tendance est à l’esthétisme. Les sols colorés, pour délimiter des espaces ou de teintes claires, réduisent les accidents et apportent plus de confort. Aussi, les traces d’usures seront plus visibles et inciteront à plus d’entretien. Malheureusement, le prix conduit le marché et dès le départ, on ne choisit pas la bonne solution. Et c’est un peu la roulette russe sur chaque chantier… »
Quand le prix fait la loi
Il existe deux types de mise en œuvre pour la couche d’usure. La technique dite “incorporée”, qui consiste à saupoudrer le durcisseur (entre 3 et 5 kg/m2) durant la prise du béton. « C’est un traitement aléatoire, qui n’assure pas un remplissage parfait. Aujourd’hui, c’est ce qui est utilisé dans 90 % des cas et qui conduit, quelque temps plus tard, à une usure prématurée. » L’autre solution appelée coulis s’applique lorsque la prise du béton est terminée. « Dans les heures qui suivent ou le lendemain, selon les températures, on vient couler une micro-chape de 10 mm d’épaisseur. Ici, nous sommes à 14 kg/m2. Ce coulis assure à 100 % le recouvrement du dallage et une meilleure pérennité. »
Fissuration, surface poreuse, apparition de tâche… Le choix de la technique de mise en œuvre reste donc crucial. « Nous devons durcir la loi et veiller à ce que nos produits soient de qualité. Mon combat tend à renforcer nos propres exigences au niveau du choix des matières premières, dans la production des produits et dans l’importance du suivi qualité », conclut Christian Dellaroli.