Stéphane Sciquot est le directeur de filiale de Teka France. Depuis quelques années, il voit la préfabrication devenir un marché de plus en plus important pour son entreprise. Avec plus de volume et plus de technicité.
Article paru dans le n° 951 de Process Industriels, supplément de Béton[s] le Magazine n° 96
Pour Teka, comment se répartissent les ventes de malaxeurs entre BPE et préfabricants ?
StéphaneSciquot :La préfabrication est un marché sur lequel nous sommes bien implantés. Nos ventes se répartissent à égalité entre la préfabrication et le BPE, avec quelques évolutions selon les opportunités de marché, d’une année à l’autre. Depuis quelques années, nous nous tournons de plus en plus vers la préfabrication d’un point de vue commercial. A l’heure actuelle, nous constatons davantage d’investissements de la part des préfabricants que des producteurs de BPE. Ces derniers étant plutôt sur un mode “remplacement du matériel existant”, plutôt que dans la création de nouveaux sites de production. A l’inverse des industriels du béton qui sont parfois amenés à prévoir de nouvelles centrales pour fabriquer des produits nouveaux.
Comment expliquez-vous cette évolution ?
D’une part, les centrales “fixes” de BPE ont depuis longtemps réalisé le maillage du territoire. Il n’y a donc pas forcémentun besoin structurel de plus de centrales (en dehors de celles de chantier). D’autre part, la préfabrication a beaucoup évolué, avec des pièces de plus en plus techniques à réaliser. Le matériel doit s’adapter. Il y a de plus en plus d’éléments colorés, fibrés, davantage adjuvants, des besoins toujours plus pointus. C’est un mouvement qui a été progressif. Nous avons donc pu adapter nos offres.
Avez-vous des malaxeurs spécifiques pour la préfabrication ?
Oui, les malaxeurs planétaires et ceux à turbines. Mais plus qu’une question de malaxeurs, qui sont de toute façon prescrits en fonction de besoins, nous devons faire plus d’accompagnement. La plupart des préfabricants sont des entreprises de petites ou moyennes tailles. Ils n’ont pas forcément de personnes dédiées exclusivementà la maintenance ou aux questions techniques. Là où les BPE, qui ont souvent plusieurs sites, disposent souvent d’au moins une personne spécifique. Aussi, nous avons une équipe de deux monteurs itinérants et nous cherchons à en recruterun troisième. C’est nous qui effectuons les réglages sur nos machines et nous assistons nos clients sur la maintenance.
Le service clientèle est-il devenu une part essentielle de votre activité ?
Nos malaxeurs, à turbines comme planétaires, permettent à nos clients d’obtenir un béton adapté à leur besoin de qualité. Mais il nous faut apporter service et suivi. Les malaxeurs sont des machines coûteuses. Ils doivent faire preuve d’une fiabilité sur le long terme. Nous devons compléter nos ventes par la fourniture de pièces détachées. Notre force est d’être présents depuis 55 ans sur ce marché. Nous sommes une équipe de quinze personnes capables de répondre aux questions techniques de nos clients. Le tout avec les pièces et le savoir-faire qui va avec. L’arrêt de l’usine d’un indépendant le met en péril et compromet sa survie.
Il est souvent question d’industrie 4.0. Est-ce aussi important de proposer des solutions sur ce terrain-là ?
Pas vraiment pour le moment. Les questions se situent plutôt autour des problématiques en matière de développement durable. Nous cherchons à adapter la consommation d’énergie de nos équipements aux besoins. Cela passe, par exemple, par la non accumulation de moteurs. Ou l’installation de variateurs de fréquence pour réguler les vitesses. Ou la non-extinction des machines, puisque l’on sait que la consommation énergétique est plus élevée au redémarrage.
Propos recueillis par Yann Butillon
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