Unicem fait le bilan de l’année 2022. Une année marquée encore davantage par la hausse des coûts de production.
Il est 9 h 00, au 16bis boulevard Jean Jaurès, à Clichy (92). Dans ses nouveaux locaux, l’Unicem vient de lancer sa traditionnelle conférence de fin d’année. Au programme : bilan de l’année écoulée puis, projection pour la suivante. La première partie n’est pas la plus drôle : le secteur de la construction est mis à mal par plusieurs problématiques. Tout d’abord, la guerre en Ukraine s’est ajoutée à la crise sanitaire. Conséquence directe : la hausse du prix de l’énergie et donc des coûts de production. Le prix du BPE a augmenté de 7 %, autant que la pierre et les granulats. Mais la grande problématique de cette fin d’année 2022 reste le comportement de stockage. Les granulats sont très faciles à conserver et c’est pour cela que les industriels en produisent plus, pour les stocker. Cependant, la demande est faible : « On est en train de passer d’un choc de l’offre à un choc de la demande, affirme Carole Deneuve, cheffe du service économique et statistique de l’Unicem. C’est-à-dire que la demande va être inférieure à l’offre. Et cela pourrait rendre très compliqué le début de l’année 2023. »
2023, la feuille de route d’Unicem en 4 axes
Pour l’année à venir, l’Unicem a taillé une feuille de route en 4 axes. Tout d’abord, agir pour la Responsabilité élargie des producteurs (Rep). Elle entrera en vigueur le 1er janvier 2023 et imposera aux producteurs de matériaux français de financer ou d’organiser la gestion des déchets de leurs produits en fin de vie. Cependant, l’Union a jugé trop court le délai de mise en place de la Rep, ne permettant pas aux acteurs de bien s’y préparer. L’Unicem est dans l’attente d’un retour du gouvernement sur cette question, alors que la date butoir se rapproche.
Ensuite, l’Unicem continue ses travaux, afin de décarboner totalement ses activités. Pour la partie granulats, elle travaille sur l’électrisation des moteurs de ses machines. L’Unicem espère aussi produire de l’énergie verte et locale, en installant des panneaux solaires sur ses carrières. Pour le secteur du BPE, l’Union mise sur les alternatives au clinker pour décarboner le béton.
De même, l’Unicem demande le maintien des dispositifs Pinel et PTZ. Elle milite pour une construction neuve plutôt qu’une rénovation, dès lors que la structure du bâtiment demanderait trop d’investissements. « Parfois, il faut déconstruire pour mieux reconstruire. Surtout que la construction neuve répond à toutes les problématiques pour atteindre la sobriété énergétique », explique Alain Boisselon, président de l’Unicem. Enfin, afin de lutter contre la hausse des prix, l’Unicem continue de miser sur l’économie circulaire avec un objectif d’indépendance minérale.
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