Valentin Vigneron, l’architecte emblématique de Clermont-Ferrand

Muriel Carbonnet
12/11/2024
Modifié le 13/11/2024 à 13:06

Valentin Vigneron (1908-1973) a été l’architecte de Clermont-Ferrand de 1930 à son décès. Il y a réalisé plus de 300 opérations. Ses œuvres font toujours partie du patrimoine quotidien des Clermontois.

Vue de la façade Nord de La Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale / ancienne gare routière réhabilitée par Souto Moura Arquitectos – Bruhat & Bouchaudy Architectes. [©Pascal Aimar / tendance Floue]
Vue de la façade Nord de La Comédie de Clermont-Ferrand, scène nationale / ancienne gare routière réhabilitée par Souto Moura Arquitectos – Bruhat & Bouchaudy Architectes. [©Pascal Aimar / tendance Floue]

Né en 1908, à Ahun en Creuse, Valentin Vigneron s’installe en 1926 à Clermont-Ferrand et suit les cours de l’Ecole municipale des Beaux-arts. Tout en travaillant chez l’architecte André Papillard. En 1928, il s’inscrit à l’Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. En continuant son apprentissage dans des agences d’architecture. Pour des raisons de santé, il regagne l’Auvergne en 1930. Très jeune, il travaille avec des architectes bien implantés comme Pierre Verdier et Albéric Aubert. Il noue des relations durables avec des entrepreneurs, des artisans et des artistes clermontois. Associés à son talent, ceux-ci contribueront à assurer de grandes qualités techniques et esthétiques à ses créations. De 1930 à 1944, Valentin Vigneron réalise 206 opérations, dont 56 villas ou hôtels particuliers et 46 immeubles.

Bien implanté à Clermont-Ferrand

Après la Seconde Guerre mondiale, bien implanté à Clermont-Ferrand au point de devenir membre du conseil municipal, il voit s’ouvrir des perspectives nationales. En relation avec le célèbre architecte parisien Auguste Perret, il fait partie de son atelier. Lorsque celui-ci est nommé architecte en chef de la reconstruction du Havre.

Le béton fait sa révolution

Vue de la façade ouest (articulation entre l’ancienne gare et le volume du nouveau bâtiment – salle des Possibles). [©Pascal Aimar / tendance Floue]
Vue de la façade ouest (articulation entre l’ancienne gare et le volume du nouveau bâtiment – salle des Possibles). [©Pascal Aimar / tendance Floue]

Parallèlement à sa carrière d’architecte, il s’adonne avec passion à la peinture. Environ 200 toiles ont été conservées. Il a d’ailleurs collaboré avec des artistes et des artisans d’art. La plupart des façades qu’il a signées sont agrémentées de ferronneries, placages découpés en bois. Ou encore sculptures, bas-reliefs, mosaïques, laves émaillées ou briques de verre.

De 1930 à 1944, Valentin Vigneron réalise 206 opérations, dont 56 villas ou hôtels particuliers et 46 immeubles. [©Ville-de-Clermont-Direction-de-la-communication]
De 1930 à 1944, Valentin Vigneron réalise 206 opérations, dont 56 villas ou hôtels particuliers et 46 immeubles. [©Ville de Clermont – Direction de la communication]

Cette sensibilité artistique favorise une fructueuse collaboration avec le peintre Louis Dussour et les sculpteurs Raymond Coulon et Jean Mosnier rencontrés à Paris à l’Ecole des Arts décoratifs. En effet, Valentin Vigneron a su faire œuvre d’architecte “moderne” dans une ville de province. Ayant subi de profondes restructurations au cours des décennies passées, la métropole clermontoise conserve cependant sa patte comme celle de l’architecte-artiste du quotidien. L’architecte s’est installé à point nommé, en pleine urbanisation d’après-guerre. Pendant ces années-là, le béton y fait sa révolution : il permet de construire vite, droit et fonctionnel, pour accompagner une démographie galopante. La “patte Vigneron” tient donc à ce qu’il compose avec les artistes, à ses dentelles de béton et à de puissantes envolées. Le béton de l’architecte inscrit dans le paysage urbain des lignes tendues, des colonnes tronconiques. Qui élancent les premiers niveaux vers des étages élevés. Valentin Vigneron a su imposer ses codes dans cette métropole. Les Clermontois ne se rendent plus compte que nombres des réalisations de l’architecte ponctuent leur quotidien. Mais sont bien là, perpétuant son souvenir.

Muriel Carbonnet-Villenave

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