L’Etat a lancé un appel à projets pour la rénovation énergétique à gain rapide, de l’immobilier, dont il est propriétaire. Une initiative qui s’étend aussi aux opérateurs de l’Etat.
En France, les bâtiments représentent près de la moitié des consommations d’énergie et environ ¼ des émissions de gaz à effet de serre. La transition énergétique comme levier contre le réchauffement climatique devrait aussi bien mobiliser les professionnels du secteur, que les particuliers ou l’Etat. Si la construction neuve à un rôle à jouer, notamment avec la future RE 2020, ou encore avec les annonces de Julien Denormandie concernant les EPA [Lire notre article à ce sujet], la rénovation des bâtiments reste un enjeu essentiel.
Les différents gouvernements qui se succèdent ont mis en place plusieurs mesures dans ce sens, aides et services, décret contraignant pour le tertiaire… Mais qu’en est-il des bâtiments, dont l’Etat est propriétaire ? Sont-ils prêts pour l’objectif neutralité carbone de 2050 ?
Il y a 2 ans, la Direction de l’immobilier de l’Etat lançait un premier appel à projets dans le cadre du Grand plan d’investissement. Cette initiative a permis de financer 39 projets pour 1 Md€. Rénovation, reconstruction de cités administratives, l’objectif était de réduire de 2/3 leur facture énergétique et de réduire de 50 % leurs émissions de gaz à effet de serre.
En février dernier, le Conseil de défense écologique se réunissait et a tablé sur un nouvel appel à projets, toujours dans le cadre de la “Stratégie pour des services publics éco-responsables”. Cette fois-ci, la Direction de l’immobilier de l’Etat ainsi que la Direction de l’habitat s’intéressent « aux travaux “à gain rapide”, présentant un temps de retour sur investissement court grâce aux économies d’énergie réalisées ». Ces travaux doivent correspondre à des actions simples, immédiates et économes, tout en prenant en compte le confort des occupants. Cet appel à projets s’étend aussi aux opérateurs de l’Etat.
Un suivi et une évaluation pour tirer les bons enseignements
Parmi les différentes actions soumises à la Direction de l’immobilier de l’Etat et à la Direction de l’habitat, celles dont le temps de retour sur investissement est compris entre 1 et 5 ans seront privilégiées. Même si le plafond est fixé à 10 ans. Les travaux peuvent être de plusieurs types : amélioration de l’exploitation du bâtiment, remplacement d’équipements techniques (l’énergie renouvelable sera avantagée), optimisation technique des équipements, isolation… Le ministère de l’Economie et des Finances indique que les actions éligibles sont à retrouver dans l’ouvrage “Cerema – Diminuer la consommation énergétique des bâtiments – Des actions simples et concrètes pour la gestion du patrimoine immobilier” (Bron, 2019, Coll. Connaissances).
En termes de modalités, le déroulement et autres informations sont à retrouver sur : https://www.portail-immo.gouv.fr/. « Les candidatures émanant des services de l’Etat concernés sont attendues pour le 10 avril, indique le ministère. Et ce, pour être centralisées au niveau régional ou ministériel, et transmises par les responsables de programme auprès de la Direction de l’immobilier de l’Etat et de la Direction de l’habitat, de l’urbanisme et des paysages après qu’ils en aient vérifié la conformité. »
Les projets sélectionnés feront l’objet d’un suivi et d’une évaluation, « afin de tirer tous les enseignements de la mise en place inédite de cette enveloppe ».