Concernant l’impression 3D, Vicat met un point d’honneur à travailler en partenariat. Ces collaborations permettent au groupe de développer des produits spécifiques pour ce domaine. Focus sur 3 projets avec Olivier Martinage, ingénieur R&D et chargé de projet impression 3D.
Article paru dans Beton[s] le Magazine n° 91
#1 – RécifLab – Cachette béton
Pour nager en toute sécurité, les plages accueillent, souvent, des zones de baignade balisées. Les bouées de balisage sont parfois lestées par des éléments pouvant bouger sous l’effet des courants marins et en abîmer les fonds. Depuis 2019, la plage d’Agde (34) dispose de 32 récifs artificiels déployés à cet effet. Baptisés XReef, les modules du projet RécifLab ont été réalisés en impression 3D béton.
« Le but était de faire des supports de biodiversité qui n’altèrent pas le milieu avoisinant. » Une façon de créer des lieux d’habitat pour les juvéniles de certaines espèces. Ici, l’impression 3D a permis de créer des formes particulières. Ainsi, les récifs disposent de cavités de tailles différentes. « Nous n’aurions pas eu la possibilité de les faire avec un moule. »
Un béton spécifique et compatible au milieu agressif a été formulé pour l’occasion. Enfin, la cadence de fabrication complète tournait à 2 à 3 XReef par jour. « Au bout de 2 semaines, les différentes espèces avaient déjà pris possession des récifs. »
Intervenants : Seaboost (groupe Egis), Vicat et XtreeE
#2 – BathyReef – Comme une éponge de mer
Qu’est-ce qu’il y a dans le fond de nos océans ? BathyReef, porté par le Mio, le CNRS et l’Ifremer tentent de répondre à cette question. « Le projet consiste à immerger un colonisateur à 2 400 m de profondeur, au large de Toulon. » Cet élément servira, d’une part, de support de biodiversité. Et d’autre part, de support pour le robot BathyBot, chargé de prendre des clichés sous l’eau et ainsi, d’étudier la biodiversité et la bioluminescence.
« A cette profondeur, le sol est recouvert de sédiments. Pour éviter de les soulever et de perturber les clichés, le robot pourra monter sur le récif et laisser les sédiments retomber. » La liberté de forme qu’offre l’impression 3D a permis de réaliser un élément biomimétique. En effet, BathyReef reprend l’arborescence fine et particulière des éponges de mer. « Nous avons utilisé notre Bfup SmartUp qui réduit de manière considérable la quantité de béton grâce à ses performances élevées. Nous avons fait une quinzaine de modules assemblés sur une dalle en béton. »
La technique d’impression de Soliquid est innovante. Ici, les matériaux sont “imprimés” dans un bloc de gel qui lève certaines contraintes. « Cette technique oblige la matière à rester en place. Nous pouvons faire des cordons de matière très fines qui défient les lois de la gravité ! »
Si BathyReef a déjà un peu pris l’eau en phase de test, il sera immergé en mer lors d’une expédition de l’Ifremer en 2021. A suivre…
Intervenants : CNRS, Fondation Jacques Rougerie, Institut méditerranée d’Océanologie (Mio), Ifremer, Soliquid, Tangram Architectes, Treex, Vicat
#3 – Viliaprint – Les nouveaux logements sociaux
Lauréat du concours “Structure de la transformation 2018”, Viliaprint a pour ambition de faire évoluer le logement social en France. Et ce, en y intégrant de nouvelles technologies à l’image de l’impression 3D. Le programme comprend ainsi 5 maisons de plain-pied. « Tous les murs sont différents et aux formes arrondies. L’idée est de proposer un nouveau système constructif à mur creux. » Une façon de réduire la quantité de matière utilisée, et par conséquent, l’empreinte environnementale du bâti.
« Le béton formulé est à haute performance et dispose d’un bilan carbone moindre. » La crise sanitaire a quelque peu bousculé le planning de construction. Et donc, le chantier (hors site pour les murs) qui se déroulera courant 2021. Les équipes du projet sont encore en attente d’une Atex B du CSTB pour l’assurabilité des bâtiments. En juillet dernier, 2 murs ont été réalisés dans les mêmes conditions que le chantier.
Intervenants : Plurial Novilia (groupe ActionLogement), Agence Coste, Demathieu Bard, , Vicat et XtreeE
Aller plus loin :
Imprimer tout ou une partie d’une construction plutôt que de la couler en béton. Mais est-ce vraiment l’avenir de la construction ? Quelles sont les limites de ce procédé ? Qu’en est-il des matériaux utilisables ? Il est temps d’en savoir plus...
Parmi ses 10 laboratoires, l’ESTP Paris accueille la chaire “Ingénierie des bétons” depuis 2014. Céline Florence en est la responsable. Elle nous parle de l’impression 3D et comment cette discipline s’est installée sur les paillasses.
Coffrages, étaiements, échafaudages… Depuis 2 ans, l’industriel allemand Peri a ajouté l’impression 3D béton à la liste de ses savoir-faire. Il dispose d’une équipe dédiée à cette nouvelle technologie et d’une participation au sein de Cobod.
Lutter contre le mal-logement grâce à une technologie de pointe ? C’est l’objectif de Constructions 3D. La start-up développe des solutions clefs en main sur le principe du “plug & play”.
« De façon générale, l’impression 3D nous permet d’évoluer », déclare Bertrand Malet, directeur développement et R&D du Groupe Saint Léonard. Comment la discipline embrasse-t-elle le monde de la préfabrication ? Dans la construction hors site, les deux peuvent se compléter mutuellement. C’est tout du moins ce que croit le groupe.
Comment les cimentiers s’emparent-ils de l’impression 3D ? Patrick Mézière, responsable projet innovation chez Ciments Calcia, nous explique la démarche du groupe HeidelbergCement.
CQue ce soit en France ou dans le monde, XtreeE a réussi à s’imposer comme un acteur incontournable de la fabrication additive.
Saint-Gobain Weber Beamix, filiale néerlandaise du groupe éponyme, dispose de sa propre usine d’impression 3D béton, à Eindhoven. Une façon de développer son savoir-faire et de prendre part à des projets concrets.
Le groupe Cemex explore l’impression 3D depuis plusieurs années. Quel présent et quel avenir pour la technologie ? Réponses avec Davide Zampini, directeur de la R&D du groupe.
Comment vivre de manière durable sur la lune ? Spécialisé dans l’impression 3D, l’industriel texan Icon a été chargé de trouver des réponses à travers le projet Olympus.