Pour CertiNergy & Solutions, une reprise économique vertueuse et engagée dans la transition énergétique pourrait se faire grâce aux CEE.
Si les moyens de contenir et d’affronter la crise économique restent encore en suspens, plusieurs acteurs du secteur de la construction sont d’accord pour mettre en place une relance verte. Pour Certiergy & Solutions, filiale d’Engie spécialisée dans l’accompagnement des entreprises et des collectivités à réaliser des économies d’énergie, la reprise vertueuse pourrait se faire grâce aux Certificats d’économies d’énergie (CEE). Chloé Noual, responsable des affaires publiques chez CertiNergy & Solutions, donne son avis d’expert sur le sujet.
Quelle est la place de la transition écologique dans la reprise économique ?
La volonté de relancer l’économie au travers de la transition énergétique devient primordiale. L’après-crise doit nous permettre d’accélérer et d’impulser un changement pour mieux prendre en compte l’aspect climat dans nos actions, que nous soyons des entreprises de services, des collectivités ou des industriels. Aujourd’hui, nous sommes nombreux à penser que les grands chantiers, auxquels devront s’atteler les pouvoirs publics nécessiteront de prendre en compte l’aspect climatique. Pour garantir une relance vertueuse, le dispositif des CEE doit être mobilisé par le gouvernement, que cela soit pour accélérer les travaux de rénovation ou pour mettre en place des actions de sensibilisation, de formation en faveur de la transition énergétique.
En quoi les CEE peuvent-ils être un levier pour la relance économique ?
Les CEE doivent se positionner en instrument concret du futur plan de relance. Ce dispositif, qui a déjà fait ses preuves, peut être utilisé pour accompagner les filières – artisans, PME/ETI, collectivités locales, industriels… – et notamment, celles les plus touchées par la crise, à relancer leur activité. Tout en les engageant activement dans la transition environnementale.
Ciblés et étalés dans le temps, les travaux de rénovation énergétique peuvent être supportés par la mobilisation de solutions financières : aides, subventions et modèles contractuels innovants. Et donc, démarrer même en l’absence de trésorerie, suivant le principe du “zéro reste à charge”. L’investissement prévu initialement pour rénover son patrimoine ou son process industriel peut être utilisé pour investir dans son cœur de métier, permettant d’augmenter sensiblement la profitabilité de l’entreprise. C’est un outil fort sur lequel peuvent compter les entreprises, les collectivités territoriales et les professionnels du bâtiment.
Quels sont les enjeux pour les différents acteurs ?
Au début de la crise, l’administration a pris de nombreuses mesures concernant les CEE, dont une décision essentielle en allongeant de 6 mois le délai pour déposer des demandes de certificats. De même, le gouvernement a envoyé un signal très fort, en prolongeant les bonifications “Coup de pouce” existantes – isolation et chauffage en résidentiel – et en créant de nouvelles bonifications, comme le “Coup de pouce rénovation” globale pour les bâtiments collectifs.
Toutes ces mesures prises au bon moment favoriseront clairement la relance du secteur. Car inscrire la transition énergétique au cœur du plan de relance est un réel avantage pour sortir de la crise économique. Tout en respectant nos engagements climatiques, qu’ils soient nationaux, européens ou internationaux.
Pour que l’utilisation du dispositif CEE ait un impact vertueux sur l’économie de demain, “la qualité” sera plus que jamais au cœur du dispositif. Les acteurs de la transition énergétique portent désormais une responsabilité dans l’accompagnement des entreprises de tous secteurs, y compris les industriels, et des collectivités dans leurs projets d’économies d’énergie et dans la transformation de leurs modèles sur la durée. Fournisseurs d’énergie, délégataires et autres acteurs impliqués de la filière devront tous être en mesure d’assurer à leurs clients l’atteinte de résultats performants. En leur permettant d’investir dans des technologies innovantes moins consommatrices d’énergie, moins polluantes. Et de trouver ainsi, des leviers de réduction des coûts sans perdre en performance, au travers d’investissements mineurs. Ce cercle vertueux nous rappelle que la relance passera dans un premier temps par la consommation pour permettre ensuite l’évolution de nos modèles économiques vers plus de sobriété, qui seront adoptés dans le bâtiment, dans l’industrie, dans les PME comme dans les grands groupes.