Qu’il s’agisse d’un fond de cuve ou d’un volume plus important, le béton frais revenant à la centrale à béton doit être traité. Ceci, pour permettre d’en valoriser les constituants : eau, éléments fins, ciment, sables et graviers.
Article paru dans le n° 94 de Béton[s] le Magazine – Publié le 28/05/2021
1 – Quelles sont les différentes méthodologies pour traiter les retours de béton frais ?
Aujourd’hui, le BPE et la préfa peuvent profiter de différentes méthodologies pour assurer le recyclage et la valorisation de leurs retours de béton frais.
Historiquement, les bassins de décantation sont la première technique de traitement. La toupie déverse le béton dans un premier bassin, dans lequel les retours décantent. Les eaux chargées se clarifient par débordement vers un second bassin, puis un troisième, et ainsi de suite. Lorsqu’un bassin initial est plein, il faut effectuer un curage, réalisé par un sous-traitant ou par les équipes de la centrale BPE. Quant à l’eau du dernier bassin, elle est propre à une réutilisation en la fabrication et peut être envoyée via une bascule dans le process de production. Cependant, ce système implique un fort génie civil, une surface au sol importante et une adaptabilité limitée en cas de forte affluence.
Une autre solution consiste à utiliser des bennes ou des moules, les retours béton étant tout simplement vidés, puis laissés là pour qu’ils fassent prise. Dans le cas des bennes, le béton est concassé. Dans celui des moules, le béton est ensuite commercialisé sous forme de “Lego”, notamment pour des retenues de terrassement.
Dernière solution, la mécanisation. Cela consiste en la mise en place d’un recycleur, qui va être alimenté par les eaux souillées de lavage du malaxeur, par des retours béton, provenant du lavage de la pompe à béton et du nettoyage de la zone de process. Les déchets sont alors séparés de l’eau. Les fines de sable et les résidus de ciment sont réutilisés dans le process de production sous forme d’eau chargée brassée dans un bassin par un agitateur. Cette agitation permet de maintenir les matières en suspension.
Le process consiste à passer par une bascule, afin de charger et de réintégrer l’eau au circuit de production. En cas de besoin, un complément en eau claire est fait par automatisme, en fonction de la formulation. Pour les formulations excluant les eaux chargées, comme les bétons sous norme NF, celles-ci passent par un filtre-presse qui permet d’obtenir une eau claire et filtrée.
2 – Pourquoi opter pour le “système de recyclage automatisé” ?
Le système de recyclage automatisé permet de séparer les granulats de l’eau chargée. Il peut être adapté aux besoins des clients, en taille et en volume de traitement, comme en accessoires. Par exemple, le filtre-presse qui permet de séparer les boues de l’eau et de compresser cette matière en galettes. On obtient ainsi une eau claire et filtrée, utilisable en production, sans aucune limitation. Et l’on recycle les déchets de production du béton.
3 – Comment cela fonctionne-t-il ?
Revenue à sa base, la toupie s’approche de la station de lavage. Le nettoyage de la cuve est effectué avec une canne spécifique. La quantité d’eau est définie en fonction de la quantité de matière en retour. Le but étant de noyer le béton, pour obtenir un coulis plus facile à introduire dans le système.
Les eaux de lavage de sous centrale, de même que les nettoyages de pompes à béton et de retours de lavage des bandes transporteuses sont déversés dans l’unité de traitement via un entonnoir amovible. Puis, elles sont remontées via une vis d’Archimède ou une roue à aubes.
Pour leur part, les retours de chape anhydrite doivent suivre un chemin spécifique, leurs eaux ne devant pas être mélangées avec celles destinées aux formulations à base cimentaire. Le passage dans le recycleur spécifique permet d’envoyer l’eau chargée dans un bassin dédié.
D’une manière générale, les fines de sables et ciments sont récoltées dans une coupure inférieure à 200 μm. Entraîné par l’eau dans unbassin dédié, l’ensemble reste en agitation grâce à une hélice et un arbre propulsé par un moto-réducteur. Ce système de brassage des boues évite la prise du ciment. Et élimine la fastidieuse activité de curage mécanique.
Les bassins d’agitation peuvent prendre deux formes : une première bétonnée et une seconde, métallique. Dans ce cas, les bassins sont posés au sol, ils peuvent être mobiles et s’intégrer à une plate-forme de lavage complète et transportable.
Si l’utilisateur ne souhaite obtenir que de l’eau chargée, le process s’arrête ici. Au-delà, l’eau passe dans le filtre-presse. Ce dispositif secondaire permet d’obtenir une eau destinée à une utilisation industrielle. Elle est ainsi réinjectée dans le circuit industriel de production ou dans le système de lavage. En cas d’excédent d’eau claire, l’eau peut aussi être neutralisée en pH et en métaux lourds et rejetée dans la nature suivant les normes correspondantes.
4 – Quels peuvent être les accessoires complémentaires ?
Bien entendu, les systèmes de recyclage automatisés peuvent être complétés d’une série d’accessoires et d’options :
- Une gamme d’options sécuritaires et de mise en route ;
- Le vidangeur de pompes à béton ;
- Une trémie-tampon peut aussi être placée en amont du recycleur, afin de gérer les éventuels afflux de matière et de diminuer les temps d’attente pour vider les toupies ;
- Le crible à la sortie du recycleur réalise des coupures gravillonaires différentes ;
- Des moyens d’hivernage ;
- Le déferisateur permet, par aimantation, de récolter les fibres métalliques ;
- Le tamis récupère les fibres plastiques ;
- La gestion des chapes anhydrite.
Afin de répondre aux besoins de chaque utilisateur.
Sujet réalisé en collaboration avec Jean-Marc Lotz, directeur général de Bibko Système
Bibko, plus de 35 ans d’expérience
Depuis 1985, Bibko est un précurseur du traitement du béton résiduel et des eaux de lavage. Dans l’industrie du BPE comme dans celle de la préfabrication. L’entreprise compte plus de 2 600 installations en fonctionnement dans le monde entier.
Le système de recyclage Bibko propose une solution performante et complète pour le recyclage du béton résiduel, qui préserve la nature. Grâce à celui-ci, les granulats et l’eau contenue dans le béton sont récupérés et réutilisables dans les processus de production. Cela crée une solution “zéro déchet” très respectueuse de l’environnement. De quoi éviter les principales problématiques du béton résiduel et de l’évacuation des eaux de lavage. En plus des centrales à béton, les systèmes de recyclage peuvent aussi être utilisés dans les usines de mortier et d’anhydrite.
Une équipe d’ingénieurs et de commerciaux avec de nombreuses années d’expérience est disponible pour trouver une solution adaptée aux besoins de chaque client. Bibko assure un support technique complet avant et après l’installation. En 2014, la fusion avec Platz a créé une autre division, qui propose des solutions spécifiques aux clients pour les pompes, les systèmes et services de lavage.
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