La construction bois peine à se stabiliser. En cause, plusieurs phénomènes que Xerfi met en exergue à travers une nouvelle étude.
Si le marché de la construction bois a connu des hauts (+ 6,3 % entre 2016 et 2018) et des bas [Lire notre article à ce sujet], il peine à se stabiliser durablement en France. L’institut d’études sectorielles Xerfi estime que le chiffre d’affaires de ces entreprises va décroître de 1,5 %/an en moyenne, d’ici 2021. Atteignant ainsi, 1,80 Md€, contre 1,90 Md€ en 2018 et 1,68 Md€ en 2016. Selon son étude, ce recul s’explique par la suppression du Prêt à taux zéro (PTZ) dans les zones non tendues, par la raréfaction du foncier aux abords des grandes métropoles. Mais aussi, par la grande difficulté d’obtention des permis de construire. Ce dernier phénomène est accentué par les élections municipales, qui approchent.
Pour Xerfi, ce repli peut être compensé par l’extension-surélévation. Cependant, les acteurs du secteur seront toujours en manque de compétitivité par rapport à l’industrie du béton et ses prix relativement moins élevés. Et pour noircir le tableau, l’arrivée de la Réglementation environnementale 2020 (RE 2020) avec un plafonnement de l’empreinte carbone des bâtiments neufs, ne sera pas si impactant que ça.
La construction bois redouble d’efforts
« Elle n’entraînera pas forcément de hausse significative du nombre de bâtiments en bois, mais encouragera simplement les acteurs à utiliser davantage de bois, explique Xerfi dans son étude. La RE 2020 profitera surtout aux exploitants forestiers, ainsi qu’aux acteurs de la première et de la deuxième transformation – les scieurs, les fabricants de panneaux… »
Face à ces différentes problématiques, la profession cherche à élargir son champ d’action. Elle explore ainsi l’industrialisation des procédés, la diversification dans le logement collectif ou encore l’emploi de matériaux mixtes, pour les bâtiments de grande hauteur par exemple. Les entreprises de la construction bois parient aussi sur la consolidation du marché. Il s’agit de créer des synergies et des opérations de croissances externes entre elles pour être capables d’intervenir sur des projets d’envergure.
Les acteurs du secteur comptent par ailleurs surfer sur la vague de la transition numérique. Et s’imprégner des technologies, telles que le BIM ou encore la réalité virtuelle pour des visites en agence, ou le développement de la maison connectée. Retrouvez toute l’étude “Le marché de la construction bois à l’horizon 2021 – Quels leviers et perspectives de croissance dans un contexte de recul des mises en chantier de logements ?” —-> ici.