Le président de la FFB, Oliver Salleron, alerte sur deux phénomènes qui mettent en danger les bons résultats du premier trimestre.
Article paru dans le n° 95 de Béton[s] le Magazine
« La relance, qui était sur la bonne voie, risque d’être plus ou moins stoppée». C’est par cette phrase qu’Olivier Salleron, président de la FFB, a voulu alerter sur deux phénomènes qui mettent en danger les bons résultats du premier trimestre du secteur. Au premier rang des accusés, le choc sur les matériaux. « Certaines entreprises dénoncent des contrats signés, car la perte qu’elles subiraient en réalisant les chantiers sans révision de prix s’avèrerait plus forte que la pénalité qu’elles encourent en y renonçant. D’autres mettent des salariés en congés ou en activité partielle, faute de matériaux pour réaliser les chantiers. »
Pour faire face, la Fédération fait appel à tous ses partenaires, notamment gouvernementaux. « Nous demandons la réactivation de l’ordonnance qui avait gelé les pénalités de retard sur tous les marchés et tout au long de la filière au printemps 2020. Et nous demandons au gouvernement la possibilité de recevoir immédiatement la créance d’impôt généré par un carry back, un crédit d’impôt proportionnel au poste “achat de matériaux” des entreprises. Ainsi que la prise en charge intégrale par l’Etat des coûts d’activité partielle en cas de rupture d’approvisionnement». Un besoin urgent, puisque la FFB ne voit pas d’amélioration du côté des matériaux avant la fin de l’année 2021, voire début 2022.
Il y a urgence…
Deuxième point et autre discussion avec le gouvernement : la Déduction forfaitaire spécifique (DFS). « De nouvelles menaces se dessinent sur la DFS. Il s’agit d’un abattement de 10 % de l’assiette des cotisations de sécurité sociale pour les employeurs et les salariés, en contrepartie des frais supplémentaires liés à la mobilité de leur lieu de travail». La Fédération estime qu’elle bénéficie à 45 % d’ouvriers, à 10 % d’Etam1et à 5 % des cadres du bâtiment.
Pour mémoire, le gouvernement envisageait de la supprimer en 2019 et de récupérer ainsi près de 1Md€ auprès des entreprises et de leurs salariés. « Il revient à la charge de façon plus insidieuse, avec la mise en ligne le 1eravril dernier du Bulletin officiel de la sécurité sociale ou Boss, qui répertorie toute la doctrine administrative en matière de cotisations sociales. Or, ce Boss remet en cause plusieurs curseurs concernant la DFS, qui devient ainsi beaucoup plus complexe à mettre en œuvre, ce qui poussera nombre d’entreprises à y renoncer. »
La FFB demande donc un retour à la situation passée. D’autant que jusque-là, les chiffres étaient plutôt bons, avec par exemple, une progression du chiffre d’affaires de 10 % au premier trimestre 2021 de l’amélioration entretien. « Si l’on se réfère aux chiffres de 2019 pour éviter l’effet de base provoqué par le confinement du printemps 2020, les mises en chantier et permis progressent de 5 % et 15 % au premier quadrimestre 2021, alors que les ventes dans le diffus s’affichent à + 17 % », conclutOlivier Salleron. Pour la FFB, il y a urgence d’aider le secteur à maintenir cette relance.
1Employés, techniciens et agents de maîtrise.
L’ensemble des tableaux et graphiques est à retrouver dans le n° 95 de Béton[s] le Magazine, disponible en achat à l’unité.