Née avec la loi Elan, la RE 2020 devrait être mise en application pour la construction neuve le 1er janvier 2021. En attendant, le gouvernement planche sur les modalités de cette nouvelle réglementation.
Pour le gouvernement, la RE 2020 sera le résultat d’une ambition multiple, qui s’articule autour de la lutte contre le changement climatique. Imaginée pour la construction neuve, cette nouvelle réglementation entend « diminuer l’impact carbone des bâtiments – avec une neutralité carbone en 2050 -, poursuivre l’amélioration de leur performance énergétique et en garantir la fraicheur pendant les étés caniculaires ». Dans un communiqué de presse, les ministères de la Transition écologique et solidaire et de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ville ont donné plus de précisions sur la RE 2020. Déjà, le gouvernement prend des gants, en repoussant son application au 1er janvier 2021. Fâchant les plus ambitieux, qui voyaient la RE 2020 entrer en vigueur dès cette année et rassurant certains professionnels, qui appelaient à un délai raisonnable [Lire notre article à ce sujet].
Concernant la problématique de l’impact environnemental, la RE 2020 compte prendre en considération l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie. Incitant ainsi l’usage de systèmes constructifs, qui émettent peu de gaz à effet de serre, des matériaux biosourcés, et des sources d’énergie décarbonées.
Une nouvelle phase de concertation pour fixer les règles de la RE 2020
Pour la partie “énergétique”, la réglementation insistera sur la performance des isolants, quel que soit le mode de chauffage installé. Le gouvernement indique que cet engagement est possible grâce au renforcement de l’indicateur Bbio (besoin bioclimatique), sans préciser dans quelle mesure.
Avant la publication de la RE 2020, le Conseil supérieur de la construction et de l’efficacité énergétique (CSCEE) et les deux ministères concernés lancent une nouvelle phase de simulations. Elle sera suivie d’une concertation au printemps 2020. Celle-ci permettra d’analyser avec précision les effets de la RE 2020 sur les matériaux, les modes constructifs et les filières du bâtiment. Une façon « d’arrêter l’ensemble des paramètres et des objectifs de la future réglementation en vue d’une publication des textes d’ici à l’automne 2020, expliquent les deux ministères dans un communiqué de presse. En particulier, un seuil d’émissions de CO2 pendant la vie du bâtiment sera défini et fixé à un niveau suffisamment ambitieux pour favoriser les énergies les moins carbonées. »
Cette concertation sera aussi l’occasion de fixer certains paramètres de calculs. « Le facteur d’émission de CO2 de l’électricité utilisée pour le chauffage sera déterminé par la méthode mensualisée par usage et verra sa valeur actualisée à 79 g/kWh. Un coefficient de conversion entre énergie primaire et énergie finale de 2,3 sera utilisé. Il correspond à la valeur moyenne anticipée au cours des 50 prochaines années. Permettant ainsi de prendre en compte l’évolution prévisionnelle du mix électrique au cours de la durée de vie des bâtiments neufs. »