Au delà des normes obligatoires, un certain nombre de labels et de standards, qui constituent une démarche volontaire, permet d’évaluer et de certifier les performances énergétiques globales des constructions neuves ou en rénovation. Ils sont délivrés notamment par Cerqual, Céquami, Certivéa, Prestaterre et Promotelec.
E+C- :
Le label Energie+ Carbone–, dit “le E+C–” permet de préparer et de dessiner les contours de la future réglementation thermique environnementale de la construction neuve. Pour ce faire, il sert de cadre à une expérimentation nationale de deux ans, offrant la possibilité de tester en grandeur réelle des niveaux d’ambition inédits, ainsi que des questions de faisabilité. Ceci, dans un but unique, que la future réglementation remplace, à l’horizon de 2020, l’actuelle Réglementation thermique de 2012, ou RT 2012.
La base du label E+C– repose sur une nouvelle méthode de calcul et de nouveaux indicateurs pour évaluer la performance énergétique et environnementale des bâtiments selon les critères “Bilan Bepos” et “Carbone”. Quatre niveaux sont prévus, Energie 1 à 4, d’un niveau de “Base accessible” jusqu’à un bâtiment avec un “Bilan énergétique nul”. Du côté de la performance environnementale, la nouveauté repose sur une analyse du cycle de vie, qui portera sur un calcul des émissions de gaz à effet de serre, d’une part, sur la totalité du bâtiment, et d’autre part, sur l’ensemble de produits de construction et des équipements du bâtiment. Deux niveaux maximaux “Carbone 1” et “Carbone 2” sur une durée de vie de 50 ans (kg éqCO2/m²SDP) ont été retenus par les pouvoirs publics.
Effinergie :
L’association Effinergie a élaboré une série de référentiels dont la conformité permet de prétendre à l’obtention de labels. Le label central, Effinergie + est une évolution du premier label lié au BBC. S’y ajoutent les notions de Bbio, l’abaissement de la consommation énergétique à 40 kWhep/2.an, un durcissement de l’exigence de perméabilité à l’air du bâtiment et des réseaux. Effinergie n’est pas en reste dans le domaine de la rénovation. En 2009, elle a proposé un label BBC-Rénovation, avec un objectif de 80 kWhep/m²/an.
Pour compléter son offre, Effinergie a lancé en 2013 un label Bepos. Le bâtiment doit avant tout respecter les critères du label Effinergie+ et doit faire l’objet d’une évaluation de l’énergie grise et du potentiel d’écomobilité. Un bilan en énergie primaire non renouvelable est calculé en trois étapes : collecte des consommations d’énergie finale entrant et sortant, passage en énergie primaire non renouvelable et bilan d’énergie primaire non renouvelable. Afin que les labels soient accessibles équitablement en fonction des régions et du contexte urbain, le bilan doit être inférieur à un écart autorisé, calculé en fonction de la géographie et du type de logement.
HQE :
La démarche Haute Qualité Environnementale vise à améliorer la qualité environnementale des bâtiments neufs et existants, soit « offrir des ouvrages sains et confortables dont les impacts sur l’environnement, évalués sur l’ensemble du cycle de vie, sont les plus maitrisés possibles ». L’association qui gère la démarche a récemment révisé sa composition pour mieux la préparer aux futures réglementations. Pour mieux correspondre au développement durable, le nouveau cadre s’appuie sur quatre engagements : la qualité de vie, le respect de l’environnement, la performance économique et le management responsable. Viennent s’y associer cinq principes qui correspondent à l’état d’esprit pour construire, rénover et exploiter les bâtiments durables : une vision globale, des réponses contextuelles, une action commune, des performances affichées et une dynamique de progression. Pour mesurer ces engagements, l’association HQE a établi douze objectifs, permettant de qualifier ce qu’est un bâtiment durable.
Cette démarche est concurrencée par la méthode anglaise Breeam et américaine Leed.
Promotelec :
L’association Promotelec délivre deux labels. L’un pour le bâtiment neuf, l’autre pour la rénovation énergétique. Pour l’habitat neuf, Il s’agit de « préparer la nécessaire prise en compte du volet environnemental dans la construction » et « intégrer l’enjeu du vieillissement de la population ». Le label impose le respect des prescriptions techniques obligatoires sur chacun des postes clés du bâtiment. Il compte quatre niveaux de performance allant de la “RT 2012” à “Bbio” (30 % plus performant que le premier niveau). Pour correspondre aux besoins de valorisation des bâtis, les mentions facultatives “Habitat respectueux de l’environnement” et “Habitat adapté à chacun” ont été crées. Les deux peuvent être cumulables.
De son côté, le label Promotelec Rénovation Énergétique certifie la sécurité électrique et la sécurité gaz des logements, la consommation énergétique conventionnelle du bâtiment après travaux en kWhep/(m².an), la qualité du bâtiment par l’utilisation de matériaux et matériels certifiés, et enfin, la bonne mise en œuvre des matériaux et matériels installés grâce à un contrôle systématique en fin de chantier.
D’autres labels sont présents en France, souvent d’origine étrangère, Breeam, Leed, Minergie, PassivHaus… Sans oublier les labels RGE qui certifient la mise en œuvre et non la qualité du bâti.
RGE :
Depuis le 1er septembre 2014, « les particuliers souhaitant bénéficier d’aides financières pour des travaux d’économie d’énergie dans un logement ancien doivent avoir recours à un professionnel labellisé RGE » précise la loi. L’objectif de ce label est de certifier la mise en œuvre, et non pas la qualité intrinsèque du bâti. Difficile de juger de la qualité du travail sur tous les chantiers, le législateur a donc décidé de garantir la formation des artisans, chargés des chantiers. Pour être labellisé RGE, le professionnel du bâtiment doit remplir plusieurs conditions : employer un responsable technique formé RGE, faire appel à des sous-traitants certifiés RGE, et réaliser au minimum 2 chantiers tous les 2 ans dans l’activité labellisée RGE.
Breeam :
BRE Environmental Assessment Method ou la méthode d’évaluation des performances environnementales des bâtiments développée par le BRE est le référentiel le plus ancien et le plus utilisé à travers le monde. Originaire du Royaume-Uni, daté de 1990, BREEAM est l’équivalent du HQE français, à ceci près qu’il est devenu la méthode d’évaluation utilisée de facto pour décrire les performances environnementales d’un bâtiment à l’international.
Leed :
Leadership in Energy and Environmental Design (LEED) est le système nord-américain de standardisation de bâtiments à haute qualité environnementale créé par le US Green Building Council en 1998, il est ainsi l’équivalent local du HQE. Un bâtiment peut y atteindre quatre niveaux : certifié, argent, or ou platine.
Label Passivhauss :
Passivhauss fait parti de la famille des labels allemands. Quatre critères permettent de déterminer si un bâtiment peut obtenir la labellisation “Bâtiment Passif / Passivhaus”. Ainsi, la consommation totale d’un bâtiment, calculée en énergie primaire renouvelable, prenant en compte le chauffage, la ventilation, l’éclairage, l’eau chaude sanitaire, les auxiliaires et les équipements électro-domestiques, doit y être inférieure à 60 kWh/(m²a).
Il met également l’accent sur l’étanchéité à l’air du bâtiment (n50 ≤ 0,6 vol/h). Cette étanchéité est en effet indispensable pour assurer un bon fonctionnement du système mécanique de ventilation, et ainsi pouvoir utiliser une ventilation double-flux avec récupération de chaleur. Les besoins de chauffage doivent être inférieur à 15 kWh/(m².a), alors que la surchauffe annuelle, soit plus de 25°C, ne doit pas dépasser les 10% sur une année.
Au sein du standard bâtiment passif, ont été créé les catégories “Bâtiment Passif Plus” et “Bâtiment Passif Premium” en avril 2015 pour mieux correspondre aux évolutions des traditions de construction. Pour ces deux nouvelles déclinaisons, le besoin de chauffage est le même que dans le standard classique : 15 kWh/(m²a). En revanche, elles prennent en compte la génération d’énergie par le bâtiment lui-même et évaluent son interaction avec les réseaux d’énergie qui l’entourent. Ainsi, dans la catégorie “Bâtiment Passif Plus”, le bâtiment devra générer au moins 60 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment. Pour la catégorie “Bâtiment Passif Premium”, le bâtiment devra générer au moins 120 kWh/(m²a) d’énergie par rapport à l’emprise au sol du bâtiment.
Minergie :
L’association Minergie garantie sur le territoire suisse la diminution de consommation d’énergie des bâtiments de par leur conception. Elle est également le support légal de la principauté du Liechenstein. Pour obtenir le certificat, il est possible de choisir parmi cinq solutions standards imposées et acceptées pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire et de se conformer. Les cinq solutions standards sont la pompe à chaleur avec sonde géothermique pour le chauffage et l’eau chaude (toute l’année). Ou le chauffage au bois pour le chauffage et l’eau chaude en hiver, et les collecteurs solaires thermiques pour l’eau chaude en été.
Le chauffage au bois automatique pour le chauffage et l’eau chaude (toute l’année), par exemple chauffage à granulés à bois. Autres possibilité, l’utilisation des rejets thermiques (industrie, installations d’incinération des déchets et stations d’épuration des eaux) pour le chauffage et l’eau chaude (toute l’année comme source séparée). Ou enfin la pompe à chaleur air-eau (air extérieur) pour le chauffage et l’eau chaude (toute l’année).
Deux conditions supplémentaires s’ajoutent à ce choix de chauffage. L’installation effective d’une aération double flux avec récupération de chaleur dont le rendement est d’au moins 80 %. Et certaines valeurs U pour l’enveloppe de bâtiment ne doivent pas être dépassées, notamment 0,2 W/m²K pour les murs, le toit et les sols et 1,3 W/m²K pour les fenêtres. Il est à noté que les standards Minergie, entrés en vigueur en 1998, ont inspirés les standards français BBC.
OsmoZ :
Le label OsmoZ, fondé par Certivéa en 2018, mise sur une bonne qualité de vie des utilisateurs et place la performance RSE au centre des organisations. La France a déjà 6 projets labellisés, 10 autres pilotes et 29 projets en cours de certifications en 2019.
BiodiverCity :
Le label BiodiverCity intègre la biodiversité dans les projets immobiliers de construction et de rénovation. Ce label, mis en place par le Conseil international biodiversité et immobilier (CIBI) en 2014, compte 62 projets certifiés en 6 ans.
WiredScore :
Le label WiredScore évalue la connectivité des bâtiments tertiaires et favorise des espaces de travail de qualité, en donnant accès à des réseaux de hauts débits. Le Royaume-Uni s’est attribué ce label et a enregistré, depuis sa création en 2013, 445 projets, dont 181 certifiés.
R2S :
Le label Ready 2 services (R2S), mis en service en 2018 par Certivéa, s’intéresse aux bâtiments numériques et agréables. En 2019, la France compte à son actif 6 projets labélisés, 10 opérations pilotes, ainsi que 28 projets en cours de certifications.
Well :
La certification Well, quant à elle, propose de nouvelles normes portées majoritairement sur le bien-être des salariés en entreprise. Elle a été lancée, en 2014, par l’International Well Building Institute (IWBI) et compte plus de 29 projets certifiés et 1 376 enregistrés.