Menacée de démolition, la Halle de Fontainebleau n'est pas passée loin du début de la fin mercredi 6 mars. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture a décidé, dans l’urgence, mercredi soir à 21h15 de lancer une procédure d’examen en vue du classement comme Monument historique.
Menacée de démolition, la Halle de Fontainebleau n’est pas passée loin du début de la fin mercredi 6 mars. Alors que les travaux qui doivent faire disparaître cet œuvre de Nicolas Esquillan étaient sur le point d’entamer leur phase active, Aurélie Filippetti, la ministre de la Culture a décidé, dans l’urgence, mercredi soir à 21h15, de lancer une procédure d’examen en vue du classement comme Monument historique de la Halle du marché de Fontainebleau. Informé de cette procédure, le maire a dû ordonner l’arrêt du chantier de démolition.
” Le permis de construire a été validé “
Le cabinet du maire de la Ville a tenu à ” rappeler que le chantier de démolition entrepris hier (mercredi 6 mars) était en tous points légal. Le permis de construire a été validé en bonne et due forme, ayant notamment reçu l’avis favorable de l’architecte des Bâtiments de France. Le Tribunal administratif saisi en référé a confirmé la légalité de la démarche initiée par la Ville. Dans ces conditions, la décision d’accélérer le calendrier du chantier avait été prise pour faire cesser l’acharnement procédural de quelques-uns “. Ajoutant que ” nous sommes en droit de nous demander pourquoi il a fallu attendre que les engins soient sur place, avec tous les frais que cela implique, pour que le ministère de la Culture décide de lancer cette procédure “.
Avec la Société pour le protection des paysages et de l’esthétique de la France (SPPEF), Alexandre Gady a mené la lutte juridique pour empêcher la démolition. “Comme nous sommes reconnus d’utilité publique, nous avons pu attaquer au tribunal, puis, faire un référé pour stopper le début de la démolition. Nous avons été déboutés, car le maire a prétendu vouloir débuter les travaux en juillet, mais nous avons pu voir qu’il avait un peu menti”. Loin d’en rester là, l’association a écrit à la ministre de la Culture, mais le ministère tardait à répondre. “Ce sont les commerçants qu’il faut applaudir, mercredi, ils ont spontanément renversé les barrières du chantier et se sont assis sous la halle, devant les machines et la police “. Dans le même temps Alexandre Gady a appelé tout l’après-midi le ministère qui a donc fini par stopper les travaux. Pour au moins un an, puisque c’est le temps légal de la reflexion sur l’inscription ou non du lieu aux Monuments historiques. ” De toute façon, la construction du parking est possible sans pour autant toucher à la halle, et cela pour un surcoût de 400 000 ou 500 000 €. Après c’est une choix de société “.
Une possibilité de sauver la halle et de construire le parking
Construite en 1942, sous l’occupation, la Halle Esquillan consiste en une coque nervée de béton et de pavé de verre reposant sur 22 piles creuses ayant chacune leur propre fondation. La dalle de couverture, épaisse de 6 à 8 cm, est portée par des nervures de 28 cm d’épaisseur et de 50 à 75 cm de hauteur. Toutes sont situées sur sa face supérieure, si bien que la couverture est entièrement dégagée en sous-face, que des pavés de verre ponctuent pour en éclairer l’intérieur. Ainsi, vu la légèreté de la structure, une reprise en sous-œuvre, peut-être même assez ordinaire, permettrait d’installer le parking sous la halle. Et de sauver ainsi l’édifice.