Il y a 30 ans, la centrale de Tchernobyl explosait. Un accident nucléaire de niveau 7. Depuis, se succèdent les chantiers, dont la finalité est de créer une enceinte de confinement vraiment étanche...
A la suite de la catastrophe du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, le 26 avril 1986, un sarcophage en béton avait été construit dans l’urgence. Puis, les travaux se sont poursuivis à 2 km de l’explosion, sur un terrain viabilisé de 147 000 m2 duquel ont été retirés 2 m de terre irradiée, remplacés par du sable. Là, près de 650 personnes sont intervenues pour le compte du groupement de génie civil formé par Vinci Construction Grands Projets et Bouygues Travaux Publics. Objectif : concevoir et construire une usine de préfabrication des conteneurs destinés à conditionner les éléments de combustibles radioactifs, qui alimentaient les différents réacteurs de la centrale… C’est dans ce cadre particulier et parce qu’il garantissait le respect de la norme ISO 9001 de la fabrication à l’installation que l’industriel Imer a été en charge, en 2000, de l’installation et de la mise en service de deux centrales à béton de type Rome CZ3, équipées de malaxeurs Oru MS 1500/1000, d’une capacité unitaire de 40 m3/h de béton.
58 conteneurs à combustible irradié.
Devant durer cent ans, les blocs de stockage ont été réalisés avec un béton conçu pour résister à de nombreux cycles de gel-dégel. [abonnés]Ainsi, il fallait limiter les éventuelles formations de bulles d’air dans la matrice, via une formulation adaptée. Les deux centrales Imer ont produit près de 20 000 m3 de béton. De quoi réaliser les 58 conteneurs en béton. Ces éléments cubiques de 6,18 m de côté intégraient un radier de 75 cm d’épaisseur et des cloisons préfabriquées de 30 cm, formant les casiers destinés à recevoir le combustible irradié. Ce dernier est conditionné pour la forme de cylindres en acier inoxydable appelé “canisters”. Quatre sont insérés dans un conteneur avant la pose du couvercle, élément constitué par une prédalle doublée d’une couche de béton également coulée en place.
Pour contrôler la non-radioactivité de l’atmosphère, le chantier était doté d’une station d’analyse spécifique, ainsi que d’une antenne météorologique. « La sécurité était très contraignante et devait correspondre pour le chantier aux normes russes », explique Mirk Fugier-Garrel, responsable SAV centrale à béton chez Imer.
Un nouveau sarcophage.
En 2010, Imer a été rappelé à Tchernobyl pour remettre en service les deux centrales à béton activées dix ans plus tôt. Et surtout pour en installer une troisième, à 20 m des précédentes. Une unité OneDay cette fois-ci, équipée d’un malaxeur Oru MS 2250/15000, capable de produire jusqu’à 60 m3/h de béton. Son utilisation ? Fabriquer les bétons – quelque 60 000 m3 – devant servir à consolider le sarcophage de la centrale nucléaire. « Cette installation a été conçue pour produire des bétons de haute qualité », reprend Mirk Fugier-Garrel. Depuis deux ans maintenant, elle participe au nouveau chantier, qui voit s’élever un dôme au-dessus du sarcophage fissuré. Une sorte de couvercle étanche supplémentaire. Fondée sur deux longrines en béton, cette arche à ossature métallique a été assemblée à l’Ouest du réacteur accidenté avant d’être positionné au-dessus du sarcophage existant. Les fondations définitives du nouvel ouvrage représentent à elles seules 20 000 m3 de béton, également issus des trois centrales Imer. L’achèvement de l’ouvrage est prévu à la fin de 2017 pour un appel d’offres remporté par Novarka, joint venture à parité entre Vinci Construction Grands Projets et Bouygues Travaux Publics.[/abonnés]