Contre toute attente, la filiale française de Knauf Bâtiment a connu une belle croissance en 2021 et prévoit un bon premier semestre 2022.
« Nous avons fait face à une demande inattendue et inespérée. » C’est ainsi que Christine Muscat, directrice générale de Knauf Bâtiment France, débute son bilan de l’année 2021. En effet, la filiale française du groupe allemand a observé un rebond dans ses différentes activités. « Le marché de la plaque de plâtre a été porté par les segments de la rénovation et de la maison individuelle. Il y a eu une explosion de la demande au second trimestre avec un effet “peur de manquer” au vu du contexte actuel de pénurie et de hausses de matières premières. » Un phénomène qui a aussi entraîné un sur-stockage au niveau des négoces. Ainsi, en volume, la vente de plaque de plâtre a augmenté de 15 %.
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« Au niveau de notre activité “isolation”, la demande s’est accentuée avec la reprise et les mesures en faveur de la rénovation énergétique. Notamment portée par les CEE et MaPrimeRénov’. » Dans le détail, et en volume, les isolants en polyuréthane (PU) et PSE pour toiture ont connu une croissance de + 14 %, les panneaux en laine de bois + 14 %, les solutions polyuréthane et PSE pour les sols + 17 %. Et enfin, le PSE pour une application en façade + 35 %. Pour Knauf, le challenge résidait, et c’est toujours le cas aujourd’hui, dans sa capacité à répondre à cette croissance, tout en jonglant avec une tension permanente sur les matières premières.
Entre croissance et tension sur les matières premières
En effet, la hausse, voire les pénuries de certaines matières, touche tous les secteurs d’activités depuis presque un an. « Il y a eu beaucoup de tensions sur le polyuréthane et sur son approvisionnement. Divers évènements comme une tempête au Texas, la forte reprise de la Chine et l’augmentation des prix du baril ont affecté le monde de la chimie. De son côté, l’acier a été touché avec la reprise de l’automobile et les différents quotas d’imports à l’échelle européenne. Nous faisons aussi face à une forte hausse des prix de l’énergie. Depuis janvier 2021, les tarifs du gaz ont pris + 220 %. Au niveau du carton, nous sommes plus sur un effet structurel. C’est une tendance qui va avec la réduction de l’emballage plastique. Enfin, il y a un export massif du bois vers les Etats-Unis et la Chine. De plus, les forêts françaises subissent une maladie dans les exploitations d’épicéas. C’est un marché qui va rester en tension. » Pour le segment de la plaque de plâtre, la consommation de gypse est maîtrisée. « Knauf est propriétaire de ses propres carrières et nous sommes assis sur une bonne réserve “d’or blanc”. »
Knauf Bâtiment, un acteur de la circularité
Malgré cette situation, les indicateurs sont encourageants pour 2022. Surtout pour le 1er semestre. « Avec une nouvelle année de croissance de l’activité bâtiment annoncée entre + 2 et + 3 % et en attendant le démarrage de la nouvelle usine de plaques de plâtre en construction, nous nous dotons de capacités complémentaires par rapport à 2021. Nous pouvons compter sur les synergies du groupe dans cette démarche, en augmentant notamment les quantités de plaques de plâtre rendues disponibles pour le marché français. Concernant les solutions à base de polystyrène expansé, de polyuréthane ou de laine de bois, nous disposons d’un appareil industriel en mesure de servir une demande en forte croissance. » Pour rappel, Knauf avait annoncé en 2020, la construction d’une usine à Fos-sur-Mer (13). Si le chantier devait commencer en janvier 2022, pour une mise en service en 2023, l’industriel a réajusté ses investissements pour atteindre les 70 M€. Soit 10 M€ de plus qu’annoncés au départ.
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Pour cette nouvelle année, Knauf compte aussi poursuivre ses actions, en termes d’économie circulaire. Notamment avec le service de collecte et de recyclage de PSE Knauf Circular. « Aujourd’hui, 200 conventions ont été signées et 450 t de PSE recyclées à mi-octobre. L’année 2022 sera l’année de l’accélération. »
Des nouveautés “produits” dans les tuyaux
Concernant la Rep, qui devrait finalement entrer en vigueur au plus tard en 2023, l’industriel se dit prêt. Surtout, qu’il fait partie des membres fondateurs de l’éco-organisme Valobat. Pour le moment, Knauf intervient comme soutien financier, qui évoluera aussi vers la logistique avec l’appui de Knauf Circular comme point d’exutoire. Au niveau de l’activité plâtre, le groupe étudie toujours son recyclage et sa réutilisation. « Fos-sur-Mer a été imaginée de telle sorte que le process pourra introduire jusqu’à 30 % de plâtres recyclés, propres ou issus de la déconstruction. » Une façon aussi de réduire l’empreinte carbone, un indicateur indispensable pour les années à venir. « Nous sommes prêts pour la RE 2020. Au niveau de notre offre, toutes nos solutions sont compatibles. » Knauf dispose ainsi de près de 148 Fdes sur la base Inies.
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« Nous travaillons aussi sur l’optimisation de l’énergie que nous consommons. Nous avons déjà mis en place des systèmes de récupération de chaleur pour la production de PSE. Il y a des projets en cours pour le plâtre, mais l’activité demande plus de réflexion. Les énergies issues de la biomasse peuvent venir en complément, mais elles ne seront pas suffisantes, nous envisageons plutôt le réemploi de la chaleur émise. »
Enfin, Knauf compte aussi développer de nouvelles solutions. Si l’industriel garde le mystère autour d’une innovation prévue pour janvier 2022, il a déjà annoncé le lancement d’une plaque de plâtre allégé en avril prochain. La Knauf Lightboard Horizon 4 est dédiée aux plafonds. Pensée pour une mise en œuvre plus ergonomique, elle dispose d’un poids de 6,5 kg/m2, soit 30 % de moins qu’une plaque traditionnelle. Son bilan carbone est, lui aussi, allégé de 20 % par rapport à une plaque classique entre la production (moins d’eau et de gypse) et le transport.