Construit en 1962, le viaduc de La Ricamarie fait l’objet d’une rénovation lourde. L’objectif est de récréer de nouveaux appuis et de mettre en continuité ses sept travées.
D’une longueur de 260 m, le viaduc de La Ricamarie est situé en Auvergne – Rhône-Alpes sur la RN 88, axe qui assure la liaison entre Saint-Etienne et le Puy-en-Velay. Lieu de passage incontournable, l’ouvrage accueille un trafic dense, avec plus de 60 000 véhicules chaque jour. Depuis février 2017, il est l’objet d’une rénovation lourde, initiée par la Direction interdépartementale des routes Centre-Est.
L’objectif principal de l’opération est de mettre en continuité l’ensemble des sept travées, qui constituent ce VIPP (viaduc à travées indépendantes à poutres précontraintes) construit en 1962. En effet, au fil des ans, l’ouvrage s’est beaucoup dégradé, en particulier au niveau des joints de chaussée. Là, les eaux de ruissellement, souvent chargées en sels de déverglaçage, ont détérioré les appuis intermédiaires et les culées.
Menés par le groupe Freyssinet Auvergne – Rhône-Alpes et Vinci Construction France – TP Lyon (VCF), les travaux ont été divisés en étapes. La première, qui s’est achevée en décembre 2017, a vu le traitement du tablier Nord. Quant au tablier Sud, il est cours de rénovation depuis la mi-mars 2018.
Déconstruction complète des appuis
L’intervention a débuté par la mise en service de six ossatures métalliques, destinées à maintenir le tablier en phase provisoire. D’un poids unitaire de 26 t, ces éléments servent aussi de plates-formes de travail au niveau de la tête des piles. En effet, leur état a imposé une démolition complète, opération réalisée après désamiantage des têtes de piles et vérinage du tablier. D’une manière plus précise, ce sont les tenons, les chevêtres et les hauts des fûts de piles, qui ont été ainsi déconstruits et évacués par Freyssinet. Les culées, elles aussi démolies, ont bénéficié d’un traitement légèrement différent. A leur niveau, des blocs précontraints ont été créés pour permettre l’installation des chandelles d’appuis provisoires du tablier.
En lieu et place de chacun des anciens appuis, VCF a reconstruit un chevêtre surmonté d’une entretoise massive et complétée par un garde-grève. L’entretoise permet de rattraper l’épaisseur du tablier et d’assurer la continuité structurelle de l’ouvrage. L’intervention au niveau des culées visait le même but : celui de créer les appuis d’extrémité de l’ouvrage. Toutefois, à ce niveau, de nouveaux joints de chaussée ont été réalisés. Il s’agit de joints de type cantilever WD 110.
Retrouver le lustre d’antan.
Exécutée par Freyssinet, la mise en continuité des sept travées des tabliers a été conditionnée par l’ajout de cinq câbles de précontrainte additionnelle. Ces derniers courent en sous-face du tablier sur toute sa longueur, soit 260 m. De type 19C15, les torons sont protégés par une gaine injectée à la cire.
La partie supérieure du tablier, qui supporte le trafic routier, profite aussi d’une cure de jouvence. Celle-ci a commencé par un rabotage complet de la couche de roulement et l’élimination de l’ancien système d’étanchéité. A l’issue, une dalle en béton de 10 cm d’épaisseur en moyenne a été coulée sur toute la longueur du tablier, afin de récréer un profil en long régulier. Enfin, l’étape finale du projet a vu la mise en place d’une nouvelle étanchéité, ainsi qu’une nouvelle couche de roulement. En parallèle de ces travaux lourds, Freyssinet a réalisé toutes les réparations nécessaires sur la structure de l’ouvrage. Ceci, pour redonner tout son lustre à ce viaduc plus que cinquantenaire aujourd’hui.
Frédéric Gluzicki